Martyrs politiques (Xe-XVIe siècle) : du sacrifice à la récupération partisane
Résumé
Au cours du Moyen âge, les logiques martyriales sortent du champ proprement religieux. Les autorités mais aussi les sujets et les fidèles participent de la fabrique d'icônes d'un genre nouveau : des martyrs "hors la foi", témoins d'un engagement politique et public. Le martyr politique ne répond pas à un profit unique. On le pense dissident, engagé au service d'une cause qui l'oppose aux puissants, souffrant dans un contexte de tensions politiques avérées, mis à mort dans des conditions anormales et érigé en figure héroïques et vénérables par ses partisans au point d'en faire l'objet d'un culte populaire à la postérité.... Le martyr politique est une affaire de représentation et son potentiel d'identification peut être valorisé immédiatement par ses partisans. Il peut faire aussi l'objet de manipulation et servir en définitive une cause distincte du combat mené. Le martyr politique est ainsi l'objet d'un discours construit pour contester le pouvoir ou, au contraire, le soutenir et le légitimer. Mais ce discours ne trouve pas toujours son public et il subsiste des martyrs incomplets ou incertains
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Histoire
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