Autour de la formation des alfaquis mudéjars et morisques
Abstract
La domination chrétienne des populations musulmanes d’Aragon, les Mudéjars, entraîna une série de transformations de charges et de structures islamiques. Quoique le statut social, économique et culturel des Mudéjars impliquât la conservation de normes islamiques et, donc, la formation d’alfaquis pour encadrer les pratiques, la transmission des savoirs et la formation de ces lettrés restent des questions peu étudiées en raison des maigres indices conservés. Il en va de même pour la période de clandestinité morisque, bien que l’on sache qu’étaient tenues des « juntas » d’instruction et que des jeunes étaient instruits par des maîtres. La question des modalités d’enseignement islamique et de leur évolution est partant ici double : d’abord celles d’un contexte minoritaire où le cadre de vie mudéjar reposait sur la conservation de savoirs islamiques théoriques et pratiques ; ensuite, le passage à la clandestinité et la lutte contre l’attrition culturelle et cultuelle provoquée par l’Inquisition.
Cette proposition cherchera ainsi à présenter les éléments qui permettent de percevoir les réalités des structures d’enseignement et leurs transformations parmi les Mudéjars, puis parmi les Morisques, comme phase ultime de la présence islamique médiévale dans la péninsule Ibérique. Il s’agira tant d’envisager les réalités interpersonnelles que les contenus de ces enseignements, en fonction de réseaux de transmission.
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