Modulation des pactes énonciatifs dans un portrait en trois actes
Résumé
Journal intime tisse un contrat de lecture spécifique avec le spectateur. L'allusion au genre littéraire parfaitement défini du journal, en tant que registre particulier d'oeuvre autobiographique, engage un schéma d'interprétation basé sur la narration au jour le jour de l'expérience vécue, dans toute sa subjectivité. L'intérêt que Nanni Moretti trouve dans ce concept réside clairement dans la revendication de cette subjectivité à tous les niveaux : en tant que personnage s'exprimant à l'écran comme en tant que « monstrateur-narrateur », pour reprendre l'expression d'André Gaudreault. Cependant, du point de vue de l'écriture cinématographique, loin de se laisser enfermer par l'application textuelle et restrictive du cadre narratif du « journal intime », Moretti s'adonne au contraire à une variation ludique autour des multiples façons de parler de soi, en jouant sur les modalités de construction scénaristique, mais beaucoup aussi sur les options de mise en scène. S'il s'éloigne ce faisant de la raison d'être du genre littéraire et de ses impondérables, c'est pour mieux explorer les possibilités offertes par le cinéma en tant qu'interface entre soi et le monde.
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Art et histoire de l'art
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