Les dynamiques mémorielles de la Guerre froide
Résumé
Pendant la Guerre froide, dans tous les départements français, nous assistons à une foisonnante production mémorielle et commémorative. Certes, la France a toujours aimé ces jeux de mémoire, et aucune période historique n'est vierge de ces constantes références au passé. Pour autant, à la lecture des travaux réalisés, et en particulier à celle des rapports des correspondants départementaux de l'IHTP, il me semble qu'il n'y a jamais eu une activité mémorielle aussi intense que pendant cette période de la Guerre froide. Comment ordonner l'analyse de cette véritable inflation mémorielle ? J'ai retenu le terme de dynamiques mémorielles afin de souligner une double exigence. En premier lieu, distinguons le mémoriel conscient du mémoriel inconscient. En second lieu, observons comment ces structures mémorielles, relativement invariantes, confrontées aux événements, dégagent des conjonctures mémorielles précises. En dernière instance, peut-être ces analyses permettront-elles de dé-terminer quels sont les moteurs du ressenti de la Guerre froide ? DES POLITIQUES MÉMORIELLES CONCURRENTES Analyser le mémoriel conscient, c'est scruter les politiques mémorielles, ces discours sur le passé développés, explicitement ou implicitement, mais toujours de façon volontaire, par les diverses organisations sociales qui, toutes, mettent ce discours mémoriel au service de leur politique. Dans ce domaine, pendant la Guerre froide, du moins jusqu'en 1967, un double constat s'impose. En termes de présence relative, il y a deux sensibilités politiques-et deux sensibilités seulement-dont l'activité mémorielle constitue une part très significative de leur activité propagandiste globale : les gaullistes et les communistes.
Origine :
Accord explicite pour ce dépôt
Loading...