Le légitime, le temporaire et l'infiltré ou les trois visages de l'immigration en Israël
Résumé
Cet article s’attache à décrire les différentes transformations du système migratoire israélien qui est affecté à la fois par les mouvements migratoires globaux (dynamiques transnationales, transit de populations exilées en partance de l’Afrique pour l’Europe) et les recompositions du marché du travail (en particulier avec l’émergence d’un secteur du care). Sur ces dernières années, Israël a vu la pérennisation d’une migration de main-d’œuvre en provenance des pays d’Asie (Philippines, Inde, Népal) ou d’Europe de l’Est dans le secteur du care (et dans une moindre mesure dans l’agriculture et le bâtiments), et se renforcer un nouveau flux migratoire composé de demandeurs d’asile africains en provenance d’Érythrée et du Soudan principalement. Par ailleurs, la migration juive (« aliyah ») qui avait diminué au cours de cette dernière décennie, reprend aujourd’hui du souffle avec une croissance, essentiellement alimentée par la France, en raison de la recrudescence d’actes antisémites et un regain à prévoir au vu des derniers attentats de janvier 2015. Ces différentes figures du migrant – nouvel immigrant juif (oleh), travailleur étranger (oved zar) et demandeur d’asile (réfugié ou infiltrateur – palit/mistanen) – redessinent le paysage migratoire israélien et posent de nouvelles questions identitaires sur l’insertion de migrants dans un pays juif. On assiste en un même temps à l’émergence d’une culture érythréenne, soudanaise et philippine, par exemple, en Israël. Ces phénomènes redéfinissent les identités israéliennes surtout avec l’affirmation d’une seconde génération scolarisée dans le pays, maîtrisant parfaitement l’hébreu, mais parfois n’étant pas citoyens. Ils posent la question des nouvelles relations entre territoire, identité et religion.
Origine :
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