Maroc : réformer sans bouleverser
Résumé
Le Maroc apparaît comme différent dans sa trajectoire sociopolitique. C'est à la fois exact et inexact. C'est inexact, parce que, comme les autres pays de la région, il connaît de nombreux problèmes politiques, économiques et sociaux. C'est exact parce qu'il bénéficie, jusqu'à présent, d'une grande stabilité, probablement liée une manière de gérer les crises politiques - en procédant à des réformes à la fois suffisantes et conservatrices - que l'on pourrait difficilement retrouver dans les pays voisins. Revenons rapidement sur le " printemps arabe ". Le départ des présidents Ben Ali et Moubarak incline une partie de la gauche non gouvernementale minoritaire à croire qu'il est possible d'inclure le Maroc dans le jeu de domino qui semble se mettre en place . Elle soutient l'appel à manifester d'un collectif apparemment non partisan. La première manifestation a lieu le 20 février. Elle mobilise quelques milliers de personnes à Rabat et quelques autres milliers répartis dans d'autres villes. Les revendications sont clairement anti-autoritaires : un roi qui règne plutôt qu'il ne gouverne, la justice sociale, la fin de la corruption. Le roi Mohammed VI n'est pas directement pris à parti. Toutefois, c'est bien le système politique qui lui confère la possibilité de gouverner qui est mis en cause. Le 9 mars suivant, le roi annonce une importante réforme constitutionnelle et nomme une commission destinée à la préparer. Le Mouvement du 20 février , dont l'organisation s'est affermie, sans pour autant qu'il se soit vraiment étendu, continue à manifester en réclamant une assemblée constituante à la place d'une commission. Les travaux de la Commission suivent néanmoins leur cours : audition des représentants des partis politiques et de la société civile . Le projet de Constitution est présenté le 17 juin et adopté le 1er juillet par 97,58 % des votants avec une participation de 75,50% des inscrits.
Domaines
Sociologie
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...