Une harmonie en arrière
Résumé
Les idées simples ont la vie dure en philosophie. Bergson philosophe de l'élan vital, certes. Mais qui se souvient que l'élan est fini ? Qui se souvient que cette force métaphysique n'est cause des effets qu'elle produit qu'en prenant " corps avec ceux-ci " et en étant " déterminé par eux autant qu'elle les détermine " . Drôle de force métaphysique en vérité. Peut-on dire que l'élan vital est une force immanente, et qu'il s'oppose ainsi à l'idée d'un Dieu transcendant ? Mais que veut dire le mot " immanent " ? Si l'on s'en tient à l'un de ses plus fameux usages, il est lié chez Spinoza à l'idée de substance divine, qui est " en soi " et " conçue par soi ", substance dont la proposition 11 du Livre I de l'Ethique atteste qu'elle est également " cause de soi ". Son essence enveloppe donc son existence, propriété justement essentielle qui la définit comme force auto-déterminante. Comment donc cette substance, cause immanente de tous les modes qui suivent de la seule nécessité de sa nature par la médiation de l'entendement divin, pourrait-elle être l'effet des effets qu'elle produit ? Dire que l'élan est fini, c'est dire qu'il est lui-même causé par quelque chose, c'est dire que son essence ne précède donc pas son existence, existence qui ne suit pas de cette dernière comme un simple prédicat de sa substance.
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