Le problème du dépérissement du droit chez Marx et Engels
Résumé
La thèse du dépérissement du droit, selon laquelle dans une société communiste le droit n’aurait plus lieu d’être, se retrouve tout au long des parcours intellectuels et militants de Marx et d’Engels, notamment, sous la plume du premier, dans Sur la question juive [1843] et dans la Critique du programme de Gotha [1875]. Cet article examine les différentes conceptions et justifications qu’ils proposent de cette thèse. Il s’agira dans cette perspective d’élucider les liens complexes et dialectiques que le dépérissement du droit entretient d’une part avec le dépérissement de l’État (ces deux processus étant distincts mais intriqués) et d’autre part avec le dépassement des rapports de production capitalistes (en nous appuyant sur les développements proposés par Evgeny Pašukanis). Nous soutiendrons que cette thèse est moins une description de la société communiste à venir qu’une thèse critique (elle vise à remettre en cause à la fois le contenu et la forme qui ont caractérisé le droit jusqu’alors) et stratégique (elle permet à Marx et Engels de se démarquer d’autres courants du mouvement ouvrier, qui conçoivent leurs objectifs politiques en termes de revendications juridiques). En ce sens elle doit moins être comprise comme l’exigence de supprimer le droit en général que d’élaborer un droit de type qualitativement nouveau.
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