Sinope, « capitale » pontique, dans la géographie antique
Résumé
Sinope, ville reine du monde pontique 1 Pendant la deuxième moitié du i er siècle av. J.-C., au moins deux his-toriens-géographes grecs qualifiaient Sinope, fondation milésienne micra-siatique, au bord de la « Mer "Hospitalière" », à l'aide des superlatifs de la « valeur », dérivés du grec a[ xio" : pour Diodore de Sicile, le retour des Dix-Mille, à la fin du v e siècle, passait par Sinope, laquelle « tenait le premier rang dans la région » (mev giston ei\ cen aj xiv wma tw' n peri; tou" tov pou", 14.31.2) ; pour Strabon, Sinope était précisément « la plus considérable des cités du pays » (aj xiologwtav th tw' n tauv th/ pov lewn, 12.3.11) 2. Un argument 1. Je tiens à remercier M. Stéphane Lebreton (Université d'Artois), éditeur de ces pages, pour la patience et l'aide qui ont permis cette publication. Mes remerciements vont également vers les deux autres éditeurs du présent volume, MM. Hadrien Bru (Université de Franche-Comté) et François Kirbihler (Université de Nancy II), pour leur lecture attentive. Que M. Alexandru Avram (Université du Maine) trouve ici l'expression de ma plus haute gratitude, pour toutes les discussions que nous avons eues sur ce sujet et pour tous les matériaux, très souvent inédits, qu'il a mis à ma disposition avec grande générosité. Je remercie encore M. Gérald Finkielsztejn (Israel Antiquities Authority), qui m'a accordé, avec beaucoup de bienveillance, des informations sur le matériel sino-péen hellénistique inédit de la côte syrienne, M. Gabriel Talmaţchi (Musée de Constanţa) pour les références numismatiques ouest-pontiques et M. Andrei Opaiţ (Toronto) pour les résultats préli-minaires de ses études sur les amphores découvertes dans la chôra de Chersonèse, dans le cadre de la mission dirigée par M. Joseph C. Carter (University of Texas at Austin). Last but not least, ma reconnaissance va vers M me Dominique Kassab Tezgör (Université d'Ankara) qui m'a fait découvrir, il y a plusieurs années, la bibliographie sinopéenne et vers M. Pierre Chuvin, directeur de l'IFEA à Istanbul, pour ses conseils et son soutien sans faille. L'entière responsabilité des propos développés ici m'appartient. Toutes les traductions sont personnelles. La transcription des noms grecs et même latins pourrait paraître arbitraire : en effet, nous avons choisi de garder la forme « traditionnelle » des toponymes très bien connus en français ; pour les autres, nous transcrivons (en utilisant les signes k, y, h aspirée, ch, é, è, ô) les noms grecs (e. g. l'Halys, Trapézous, Kérasous) et reprenons telles quelles les formes latines (e. g. Stephane, Parthenius). Ces choix déterminent l'apparition des toponymes sous deux formes (e. g. Karambis/Carambis), ce qui a néanmoins l'avantage de signaler l'origine linguistique de leur source littéraire. 2. Sans doute les deux auteurs ont-ils pensé et puisé dans les mêmes sources historiques contemporai-nes, relatant des exploits des généraux romains qui ont affronté Mithridate et qui ont fait découvrir au monde romain ces contrées lointaines (cf., d'une manière générale, Strabon 1.2.1, etc.). Dans l'attente d'une étude géo-historique des Mithridatica d'Appien, nous renvoyons encore aux recen-sions d'historiens mithridatiques faites par Th. Reinach, Mithridate Eupator, roi du Pont, Paris, 1890, p. 417 sq.
Origine :
Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
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