Distorsions culturelles dans l’étude de l’art iranien
Résumé
Doit-on parler d’art Persan ou Iranien ? En manière d’introduction, on s’intéressera d’abord à L’invention de l’art « persan » en posant quelques jalons historiographiques sur cette notion.
Puis on s’attachera à différencier ce qui est « iranien » et ce qui relève d’un monde « iranisé » (ou « Persianate », pour reprendre le néologisme anglo-saxon), en sondant notamment les notions d’influence ou d’hégémonie culturelle. L’exemple du « plan persan ou à quatre iwans », s’appliquant à des mosquées ou madrasas construites de la Syrie ou l’Egypte jusqu’à l’Inde, est à ce titre évocateur, comme le sont également les « miniatures persanes » ou les « jardins persans » ; ces locutions ont servi à désigner des créations dans une aire géoculturelle dépassant largement l’Iran proprement dit.
Dans la même veine, on se rend compte que le seul fait de nommer – des motifs, des plans, voire des concepts – peut déjà en soi signifier une « interprétation », avec toute la charge idéologique que celle-ci comprend. Outre le plan persan, des exemples tels que le plan de jardin en chahâr-bâgh, le nuage « chinois », ou le motif dit wâq-wâq illustreront ce propos.
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