La resdiscursivisation pour une éducation non sexiste ?
Résumé
Alors qu'on débat en France autour d'une prétendue « théorie du genre », un programme gouvernemental « pour l’égalité des filles et des garçons de l’école maternelle au baccalauréat » est lancé pour lutter contre le sexisme sous toutes ses formes à l’école. Cet ambitieux projet commence à partir de la scolarisation des enfants (3 ans). Il ne permet donc pas de couvrir le secteur de la petite enfance (0 à 3 ans) qui est pourtant une période très importante pour la mise en place des stéréotypes de genre – en réalité, dès la naissance. Ce à quoi il s’attèle est ainsi, déjà, une déconstruction des discours, une remédiation. Les discours et représentations sexistes sont tellement ancrées qu’ils appartiennent au domaine de la doxa et en perdent toute visibilité et lisibilité. La
« rediscurivisation » (Mills, S., 2008 : 8) est l'un des outils linguistiques les plus opératoires pour lutter contre cette transmission intergénérationnelle des discours sexistes. Il participe des techniques de reformulation allant dans le sens d’une communication non violente en même temps que d’une déconstruction/réélaboration des discours. La communication présentera des exemples pour montrer comment est mis ou non en œuvre ce procédé de « rediscursivisation » dans différents corpus, en les reliant à la problématique d'élaboration d'un discours pour une éducation non sexiste. Nous montrerons également comment l'humour – publicitaire en particulier – est en réalité un biais, dans la mesure où il contribue au contraire à entretenir la circulation des discours sexistes.
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