Réalisation et perception des gravures rupestres stylisées de l’Adrar des Iforas (Mali) - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Travaux du Laboratoire d'Anthropologie et de Préhistoire des Pays de la Méditerranée Occidentale Année : 1990

Realization and perception of stylised rock engravings in the Adrar des Iforas (Mali)

Réalisation et perception des gravures rupestres stylisées de l’Adrar des Iforas (Mali)

Christian Dupuy
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 910418

Résumé

Stylized engravings in the Adrar des Iforas are part of two distinct phases of rock art. The engravers at the origin of the oldest phase were part of a society with a strong cattle breeding tradition while those who succeeded them preferred the breeding of horses and camels. The topographical distribution of certain engravings tends to prove that the formers expressed themselves in solitary. The elementary style of their productions and the little-developed engraving techniques reveal that they did not care to become masters in the art of carving rocks. The mode of structuring the compositions, as well as some representations of hybrid animals, suggest that the aim of their rock art tradition art was to fixe in stone the profound planes of myths that often referred to three animals : cattle, ostrich and giraffe. Parallels are drawn between these data, certain myths specific to the Wodaabe Fulani and a kind of pastoral poetry specific to the Macina Fulani. Horse and camel breeders most often made their engravings on rocks in view from the valleys, located near water points. In a more or less explicit way, their compositions give us the images of activities that until recently were reserved for nobles in Tuareg society. In all likelihood, their authors were palaeoberbers aristocrats, ancestors of the present-day Tuareg.
Il est démontré que les gravures stylisées de l’Adrar des Iforas s’intègrent dans deux phases distinctes d’art rupestre. Les graveurs à l’origine de la phase la plus ancienne étaient des pasteurs qui faisaient partie d’une société à forte tradition d’élevage de bovins alors que ceux qui leur succédèrent privilégiaient l’élevage des chevaux et des dromadaires. La distribution topographique de certaines gravures tend à prouver que les premiers s’exprimaient en solitaires. Le style élémentaire de leurs productions et les techniques de gravure peu élaborées révèlent qu’il leur importait peu de passer maîtres dans l’art de graver les rochers. Le mode de structuration des compositions tout comme quelques représentations d’animaux hybrides suggèrent que leur tradition d’art rupestre visait à fixer durablement dans la pierre les plans profonds de mythes qui faisaient souvent référence à trois animaux : le bœuf, l’autruche et la girafe. Des parallèles s’établissent entre ces données, certains mythes spécifiques aux Peuls Wodaabe et un genre de poésie pastorale propre aux Peuls du Macina. Les éleveurs de chevaux et de dromadaires réalisaient le plus souvent leurs gravures sur des rochers bien en vue des vallées, situés à proximité de points d’eau. De manière plus ou moins explicite, leurs compositions nous renvoient les images d’activités qui tout dernièrement encore étaient réservées aux nobles dans la société touarègue. Selon toute vraisemblance, leurs auteurs étaient des aristocrates paléoberbères, ancêtres des Touaregs actuels.
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Dates et versions

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Identifiants

  • HAL Id : halshs-02662357 , version 1

Citer

Christian Dupuy. Réalisation et perception des gravures rupestres stylisées de l’Adrar des Iforas (Mali). Travaux du Laboratoire d'Anthropologie et de Préhistoire des Pays de la Méditerranée Occidentale, 1990, pp.93-109. ⟨halshs-02662357⟩
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Dernière date de mise à jour le 05/05/2024
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