Les drivers socio-spatiaux des synergies énergétiques dans les projets d'écologie industrielle et territoriale - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2017

Les drivers socio-spatiaux des synergies énergétiques dans les projets d'écologie industrielle et territoriale

Résumé

L’écologie industrielle, qui est une démarche qui fait florès en ces temps, consiste à assimiler le système industriel à un cas particulier d’écosystème biologique, au sein duquel les flux de matière et d’énergie sont bouclés selon des synergies industrielles. Ces dernières peuvent être des échanges, des mutualisations ou des substitutions de flux. Cette approche a également pour ambition de repositionner les industries et autres activités économiques dans leur territoire (Herbelin, Buclet, 2017). En 2014, une cinquantaine d’initiatives d’écologie industrielle sont recensées sur le territoire national (MEDDE, 2014). Nous nous intéressons plus particulièrement dans cette communication aux synergies de flux énergétiques qui présentent notamment des typologies variables. Elles peuvent être à vocation strictement industrielle (par exemple : le groupement GIE Osiris (38), qui mutualise sa production d’énergie inter industries, ou la Green Valley de Golbey (88) au sein de laquelle le papetier Norske Skog propose son énergie fatale à son voisin Pavatex, ou à vocation mixte industriel/urbain lorsqu’un réseau de chaleur urbain est alimenté par une source d’énergie fatale industrielle, comme par exemple à Dunkerque (59). Partant du constat que le territoire représente l’échelle pertinente d’une réflexion écosystémique entre milieux et sociétés humaines, le concept d’écologie industrielle et territoriale (EIT) se déploie en France dans les années 2000. Cette dernière peut être définie comme « une écologie industrielle inscrite spatialement, qui prend en compte les acteurs des flux de matières, s’interroge sur les modalités de leur gestion et ne néglige pas les conséquences économiques et sociales de ces flux » (Barles, 2010). D’un point de vue opérationnel, il s'agit donc, au-delà des symbioses industrielles transformant les rejets des uns en ressources pour d’autres, de susciter un projet de territoire commun et partagé par de multiples acteurs, en accord avec les enjeux locaux. L’EIT s’intégrerait ainsi à un programme plus global d’économie circulaire, même si cette assertion est largement critiquée (Gregson, 2015 ; Buclet, 2015). Pour autant, les leviers et les freins à la réalisation de synergies énergétiques ne sont pas clairement identifiés, qu’ils soient d’ordres techniques, territoriaux, économiques ou organisationnels. Cette communication propose ainsi d’étudier la contribution des drivers socio-spatiaux d’une synergie dans le métabolisme urbain : considérant les perspectives futures liées à l’optimisation de gestion de l’énergie et de réduction des consommations, à quelles échelles territoriales s’opérationnalisent ces démarches ? En particulier, quelle est la perception spatiale de la gestion des ressources énergétiques par les acteurs et dans quelle mesure influence-t-elle le développement des synergies ? Comment cette perception, confrontée à la réalité de la distribution des ressources énergétiques sur le territoire, contribue-t-elle aux liens métaboliques entre ville et hinterland ? Pour répondre à ces questionnements, nous avons conduit une quinzaine d’entretiens semi-directifs afin de comprendre les modalités organisationnelles et les temporalités de mise en œuvre de ce partage de l’énergie. Les acteurs interrogés sont donc des porteurs de projet de synergies énergétiques, tant sur des filières de valorisation de déchets (incinération, combustion) ou de chaleur fatale, de réseaux de chaleur ou de mutualisation énergétique. Les résultats de cette enquête nous permettent d’identifier des registres de drivers de ces synergies, qu’ils soient sociaux, territoriaux et techniques. Cette proposition de communication vise à présenter les premiers résultats d’un projet de recherche intitulé « Outils de planification territoriale pour la mise en œuvre de synergies de mutualisation énergétique » (OPTIMISME) soutenu par l'ADEME dans le cadre du programme « Energie Durable ». Ce projet de recherche a pour ambition d’articuler les échelles d’action et d’analyse, des dynamiques d’écologie industrielle avec les grandes tendances de planification et d’aménagement des territoires. Ces résultats permettent enfin d’interroger les politiques d’écologie industrielle et territoriale qui proposent une logique de promotion d’une utilisation plus efficace des ressources, d’un bouclage de flux de ces ressources et de circuits courts.
Pres_Stbrieuc_Bahers_Tanguy_Delamare colloque 2017 Transition énergétique.pdf ( 1.43 Mo ) Télécharger
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

halshs-02545883, version 1 (17-04-2020)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-02545883 , version 1

Citer

Jean-Baptiste Bahers, Audrey Tanguy, Agnès Delamare. Les drivers socio-spatiaux des synergies énergétiques dans les projets d'écologie industrielle et territoriale. Transition énergétique et résilience des territoires. Planifier, construire, expérimenter, Nov 2017, Saint-Brieux, France. ⟨halshs-02545883⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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