Une cicatrice insignifiante - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens Année : 2004

Une cicatrice insignifiante

Résumé

Pourquoi Pénélope tarde-t-elle tant à reconnaître Ulysse de retour à Ithaque ? Pourtant les preuves de son identité, et notamment la cicatrice qu’il porte au pied, sont visibles de tous. Plutôt que de répondre à cette question, cet article tente d’en montrer les limites. En effet, il semble que l’activité de Pénélope consiste à entretenir une certaine ambiguïté quant à ses intentions. Le délai qu’elle impose dans le processus de reconnaissance peut trouver une explication au regard de cette stratégie de l’ambiguïté. L’ambiguïté permet de créer une sorte de voile de protection derrière lequel une complicité se remet en place. Plus que témoin de l’identité d’Ulysse, Pénélope en est surtout la complice. À l’opposé de ce qu’insinuent bon nombre de présupposés dogmatiques – notamment concernant sa légendaire passivité – Pénélope agit bel et bien sur les sens, mais aussi sur l’entendement. Elle décline tout un savoir-faire où déception et plaisir sont intimement liés. Partant de ce jeu sur l’ambiguïté, il est alors possible de reconstituer, au fil du récit homérique, si ce n’est une identité, tout au moins une présence du héros à travers le regard de son épouse.
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Dates et versions

halshs-02083924, version 1 (29-03-2019)

Identifiants

Citer

François Dingremont. Une cicatrice insignifiante : Le scepticisme de Pénélope. Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens, 2004, N.S.2, pp.5-28. ⟨10.4000/books.editionsehess.2180⟩. ⟨halshs-02083924⟩

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Dernière date de mise à jour le 05/05/2024
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