Networks of Cultural Players as Driving Force of Territorial Innovation in Creative Quarters?
Des réseaux d’acteurs culturels moteurs de l’innovation territoriale dans les quartiers créatifs ?
Résumé
This communication will aim to analyze the effects in terms of territorial innovation of cultural players networks rooted in urban districts. Cultural sectors workers are agents of cultural development in cities. Artists, theater directors and gallery owners participate in the creation, production and diffusion of cultural offer at different scales. The scientific literature points out a planned or spontaneous phenomenon of spatial agglomeration of these workers in specific urban neighborhoods know as artistic (Ambrosino, 2013), cultural (Mommaas, 2004) or creative (Liefooghe, 2015) quarters. The concentration of cultural workers inside urban neighborhoods encourages to question their relationship with these spaces and their ability to foster the territorial innovation. Are they developing some actions into the neighborhood scale? Are there some collective dynamics emerging between cultural players? Are there links with other stakeholders of these territories (inhabitants, local merchants…)?
To answer these questions, a qualitative methodology mobilizing semi-structured interview (more than 60 interviews with cultural players and inhabitants in 2015 and 2016), mental map (Gieseking, 2013), social network analysis and observation has been used to analyze the Panier (Marseille, France) and Olivettes (Nantes, France) districts. These two central neighborhoods concentrate many associations and companies of cultural industries (see Petiteau, 2012 in the case of Olivettes). Former wastelands, these quarters now enjoy an urban and economic renewal transforming their image.
The analysis of the results of field work shows that cultural players of the studied areas seeking to participate in local life by proposing a cultural offer. This cultural offer takes various forms ranging from participatory photographic workshops, to the positioning of works of art in the public space (graffiti ...), through the programming of art shows in the streets and pubs. A social network linking cultural players in each quarter emerges and allows the realization of collective projects and events whose main purpose is to animate these territories. These actions are also an opportunity to create links with inhabitants and local merchants. Based on local resources and aimed to enliven the cultural life of the territory, these actions brought by cultural players foster the territorial innovation.
The presence of cultural players and their actions at the local level participate in the image evolution of the Panier and Olivettes neighborhoods. Strategies of real estate appreciation building on this evolution lead to the emergence of a process of gentrification which selects the resident population of the districts on an economic criterion. This process can question the territorial innovation driven by cultural players, improvement of welfare not benefiting the low-income populations forced to move due to rising rents and property prices.
Cette communication aura pour objectif d’analyser les effets en termes d’innovation territoriale de réseaux d’acteurs culturels ancrés dans des quartiers urbains. Les travailleurs des secteurs culturels sont des acteurs du développement culturel dans les territoires. Qu’ils soient artistes, directeurs de théâtres, ou galeristes, ils participent à la création, la production et la diffusion de l’offre culturelle à différentes échelles. La littérature scientifique met en avant un phénomène d’agglomération spatiale planifiée ou spontanée de ces travailleurs dans des quartiers urbains spécifiques alors qualifiés d’artistiques (Ambrosino, 2013), de culturels (Mommaas, 2004) ou de créatifs (Liefooghe, 2015). La concentration de travailleurs culturels à l’échelle de quartiers urbains invite à interroger les rapports qu’ils entretiennent avec ces territoires et leur capacité à se faire des acteurs de l’innovation territoriale. Ancrent-ils une partie de leurs actions à l’échelle du quartier ? Des dynamiques collectives émergent-elles entre les acteurs culturels ? Des liens sont-ils tissés avec les autres acteurs de ces territoires (habitants, commerçants…) ?
Pour répondre à ces questions, une méthodologie qualitative mobilisant l’entretien semi-directif (plus de 60 entretiens menés auprès d’acteurs culturels, d’élus et d’habitants en 2015 et 2016), la carte mentale (Gieseking, 2013), l’analyse de réseaux sociaux et l’observation a été utilisée pour analyser les quartiers du Panier (Marseille) et des Olivettes (Nantes). Ces deux quartiers centraux concentrent de nombreuses associations et entreprises des secteurs culturels, d’où l’intérêt de les mobiliser dans le cadre de cette communication (voir Petiteau, 2012 pour le cas des Olivettes). Anciens quartiers en friche, ils bénéficient aujourd’hui d’un renouveau urbain et économique qui transforme leur image.
L’analyse des résultats du travail de terrain montre que les acteurs culturels des quartiers étudiés cherchent à participer à la vie locale en proposant une offre culturelle. Celle-ci prend des formes diverses allant d’ateliers photographiques participatifs, au positionnement d’œuvres dans l’espace public (graffitis…), en passant par la programmation de spectacles dans les rues et les bars. Un réseau relationnel liant les acteurs culturels de chacun des quartiers émerge et permet la réalisation de projets et d’évènements collectifs dont l’objet principal est de faire vivre ces territoires. Ces actions sont aussi l’opportunité de créer des liens avec les acteurs des quartiers que sont les habitants et les commerçants. Fondées sur les ressources locales et visant à animer la vie culturelle du territoire, les actions portées par les acteurs culturels font ici écho à l’innovation territoriale.
La présence des acteurs culturels et leurs actions à l’échelle locale participent à la transformation d’image des quartiers du Panier et des Olivettes. Des stratégies de valorisation immobilière prenant appui sur cette évolution conduisent à l’émergence d’un processus de gentrification qui sélectionne la population résidente des quartiers sur un critère économique. Ce processus peut remettre en question l’innovation territoriale portée par les acteurs culturels, l’amélioration du bien-être ne bénéficiant pas aux populations à bas revenus forcées de déménager suite à la hausse des prix des loyers et de l’immobilier.
Loading...