Entre Mexique et États-Unis, la Californie dans une perspective hémisphérique (1815-1850). Le défi des frontières historiographiques au sein de la thèse
Résumé
The history of California and of Californians before 1848 falls into a historiographical blind spot that can be explained on the one hand by Mexican national history’s abandonment of what, for Mexico, was a lost territory, and on the other by a general ignorance by American historians of historical processes in the era before US annexation. While North American historiography, studying the frontier—or, in its Hispanic counterpart, the “borderlands”—explored this region during the Spanish and Mexican periods, it often failed to connect it to the larger history of the Spanish Empire and the new Mexican nation. Adopting a perspective beyond the horizons of these two national historiographies offers a way out of the impasse, while taking them both into account provides an opportunity to connect them, even outside of their respective national contexts. This is what I attempt to do by bringing together two themes that are central to each of the two historiographies: the frontier on the one hand, and the socialization of new, post-independence political practices on the other. This geographical connection goes hand in hand with a comparative history that makes it possible to understand the nature of the encounter between populations arriving in California from Mexico and--in particular--from New England, by understanding their initial political culture, practices, and objectives.
La historia de California y de los californianos antes de 1848 cae en lo que podríamos llamar un ángulo muerto historiográfico. Eso se debe a dos cosas: por un lado, al abandono, por parte de la historia nacional mexicana, de lo que, para México, es un territorio perdido, y por el otro, a un desconocimiento general por parte de los historiadores estadounidenses de los procesos históricos relativos a la época que precede la anexión. Si bien la historiografía norteamericana, en su estudio de la frontera - a la que llama, en su parte hispana, “borderlands”-, exploró esta región durante los periodos españoles y mexicanos, casi siempre fracasó en incluirla en la historia más global del imperio español y de la nueva nación mexicana. La adopción de un punto de vista exterior a las dos historiografías permite salirse de este ángulo muerto. Simétricamente, tener en cuenta a las dos tradiciones permite establecer conexiones entre ellas, incluso fuera de su respectivo contexto nacional. Este es el cometido de este trabajo, que contempla de manera cruzada dos temas centrales para ambas tradiciones historiográficas: por una parte, la frontera y, por otra, el desarrollo y la socialización de las nuevas prácticas políticas después de la independencia. Esta conexión geográfica se complementa con une historia comparativa que ayuda a comprender la naturaleza del encuentro entre los pueblos que llegan a California desde México y – más particularmente- desde Nueva Inglaterra, centrándose en su politización inicial.
L'histoire de la Californie et des Californiens avant 1848 tombe dans un angle mort historiographique lié au peu d'intérêt par l'histoire nationale mexicaine à ce territoire perdu et à l'ignorance des historiens de la Californie du processus historique précédant l'annexion aux États-Unis. Si le courant historiographique nord-américain étudiant la frontière, et dans son versant hispanique, les « borderlands » a étudié cette région pendant les périodes espagnole et mexicaine, elle échoua souvent à l'englober dans l'histoire de l'Empire espagnol ou de la nouvelle nation mexicaine. La perspective hors des deux champs historiographiques nationaux permet de s'abstraire de cet angle mort. La prise en compte des deux traditions historiographiques est l'occasion de les connecter, y compris pour les périodes hors de leur champ national. C'est ce que je tente de faire en croisant deux thèmes centraux dans chacune des deux historiographies : la frontière d'un côté, l'évolution et la socialisation de pratiques politiques nouvelles après les indépendances de l'autre. La connexion géographique des histoires par la Californie s'accompagne aussi d'une histoire comparée, qui permet de comprendre la nature de la rencontre entre les populations venues du Mexique et venues de Nouvelle Angleterre – notamment – en Californie, par la compréhension de leur politisation de départ.
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