Magica vero sub philosophia non continetur : Status of the magic and divinatory arts in encyclopaedic compilations and their sources ca. 1225-1250

Magica vero sub philosophia non continetur : Statut des arts magiques et divinatoires dans les encyclopédies et leurs auctoritates (1225-1260)

Isabelle Draelants (1, 2, 3)

1 IRHT - Institut de recherche et d'histoire des textes
2 CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
3 Atelier Vincent de Beauvais

This paper asks the question whether the various divinatory arts, or more specifically the magic arts, constituted part of the scholarly culture that the encyclopaedists of the second third of the thirteenth century intended to disseminate through their compilations (in particular, the Speculum doctrinale et naturale of Vincent of Beauvais, since these form two third of the biggest encyclopaedia of the time). A few years prior to the circulation of the Speculum astronomiae (c. 1255) which lists all astrological works as licit or illicit, this cultural part, although not abundant, is still significant and representative of the culture of the time, for three reasons reflecting three points of view. Firstly Encyclopaedia have as objective the transmission in the form of quotations (excerpta, flores) of any kind of authoritative works useful,be these ancient or modern, written in Latin or translated from Greek or Arabic, theological or philosophical. Secondly, Encyclopaedia perpetuate (through Hugh of Chartres, the Decretum Gratiani or Hugh and Richard of St-Victor, or contemporaneous legislators such as Raymund of Peñaforte), the Canon law judgements concerning former condemned divinatory practices. Thirdly, Aiming to explain the nature and properties of things, Encyclopaedia also convey the concept of “nigromancia” as a “science of [natural] properties”, according to scholars connected with Arabic medicine (such as Petrus Alfonsi or Michael Scot). In doing so, they opened the way towards consideration of works that collect “natural” properties – such as collections of Experimenta or astrological/magical virtues of the stones – as works of physics and as such, as having a certain degree of philosophical authority.

Les différents arts divinatoires, ou plus spécifiquement les arts magiques, faisaient-ils partie de la culture savante que les encyclopédistes du 2e tiers du XIIIe s. ont voulu diffuser à travers leurs compilations ? En particulier, qu’en disent les Specula doctrinale et naturale de Vincent de Beauvais, qui constituent les deux tiers de la plus grande encyclopédie de l'époque ? Quelques années avant la diffusion du Speculum astronomiae (c. 1255) qui répertorie toutes les œuvres astrologiques comme licites ou illicites, ces arts, bien que peu répandus, sont encore représentatifs de la culture, pour trois raisons. D’abord, les encyclopédies ont pour objectif la transmission sous forme de citations (extraits, flores) de tout type d'ouvrages de référence utiles, qu'ils soient anciens ou modernes, écrits en latin ou traduits du grec ou de l'arabe, théologiques ou philosophiques. Ensuite, le Speculum maius perpétue (à travers Hugues de Chartres, le Decretum Gratiani ou Hugues et Richard de St-Victor, ou des législateurs contemporains comme Raymond de Peñaforte), les jugements de droit canon concernant d'anciennes pratiques divinatoires condamnées. Enfin, visant à expliquer la nature et les propriétés des choses, le Speculum naturale transmet aussi le concept de “nigromancia” comme une “science des propriétés [naturelles]”, selon des savants influencés par la médecine arabe (comme Petrus Alfonsi ou Michael Scot). Ce faisant, ces savants ont ouvert la voie à la considération d'œuvres qui rassemblent des propriétés "naturelles" – telles que les collections d'experimenta ou les vertus astrologico-magiques des pierres – en tant qu'œuvres de philosophie naturelle et en tant que telles, comme dotées d’un certain degré d'autorité.

Mots clés: Medieval magic; Medieval encyclopedia; Vincent of Beauvais; Speculum astronomiae; Nigromancia; Hugh of Saint-Victor

Mots clés: Hugues de Saint-Victor; Nigromancie; Vincent de Beauvais; Encyclopédies médiévales; Magie médiévale

Domaines: Histoire; Histoire; Histoire; Histoire; Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences; Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences; Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences; Histoire, Philosophie et Sociologie des sciences

Isabelle Draelants. Magica vero sub philosophia non continetur : Statut des arts magiques et divinatoires dans les encyclopédies et leurs auctoritates (1225-1260). éd. Irene Zavaterro – Alessandro Palazzo. Geomancy and Other Forms of Divination, 87, Sismel - Edizioni del Galluzzo, pp.463-518, 2017, Micrologus' Library, 978-88-8450-842-3. ⟨halshs-01797560⟩