De la postmodernité comme alternative dans l’œuvre de Freitag : Universum, autonomie et solidarité
Résumé
L’œuvre de Michel Freitag relève centralement de ce que l’on nomme à la suite de l’École de Francfort une « théorie critique » des dynamiques sociales contemporaines, qu’il désigne par le terme postmodernité , dans le cadre d’une controverse interprétative où les notions de modernité et de postmodernité fournissent les repères terminologiques contingents d’expression de la conscience historique de la fin du XXe siècle (Bonny, 2004). En outre, et c’est ce qui fait sa singularité par rapport à d’autres auteurs, cette théorie critique ne repose pas sur une appréhension fondamentalement positive de la modernité, mais sur une interprétation largement ambivalente de celle-ci. Partant de là, la critique de la postmodernité implique chez Freitag l’horizon d’une autre postmodernité, posée en alternative à la fois à la modernité et aux développements historiques contemporains. Cette alternative a cependant été pendant longtemps esquissée de façon très peu élaborée, à travers l’idée directrice guère développée d’une forme de synthèse entre la tradition et la modernité. Ce n’est que dans les textes les plus récents qu’il y consacre des développements significatifs. Je commencerai par synthétiser les trois composantes de la théorie critique de Freitag, soit sa critique de la postmodernité, sa lecture ambivalente de la modernité et le modèle civilisationnel alternatif qu’il esquisse à partir de là. J’examinerai ensuite plus en détail sa théorie positive de la postmodernité, en me centrant sur les trois concepts d’universum, d’autonomie et de solidarité. J’indiquerai en conclusion quelles sont de mon point de vue les tâches contemporaines d’une sociologie critique et contributive se situant dans l’appropriation et le prolongement de l’œuvre de Freitag.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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