Feminization in Spanish: From phonological openness to open-mindedness
La féminisation en espagnol : De l’aperture phonologique à l’ouverture d’esprit
Résumé
Le paradigme de l’énaction en sciences cognitives (Varela 1993 ; Bottineau 2008) amène à penser que toute pensée est acte et que donc tout est processus, notamment dans l’avènement de la cognition. Le monde perçu n’est donc pas pré-donné mais au contraire construit dynamiquement par le sujet par le prisme de son corps. Concernant le langage, il pourrait se présenter comme une adéquation constante entre les propos des autres (la langue est héritée socialement) et l’individuation de la parole (la langue émerge de soi-même). La question que nous poserons ici sur la langue espagnole est de savoir si la féminisation en –a, qui est de loin la plus courante dans les langues romanes, ne correspond pas à un engagement corporel visant à l’ouverture d’esprit. En effet, deux observables s’offrent à nous : d’une part, la voyelle a est la plus ouverte du système vocalique, dite « orale » ; et d’autre part cette féminisation est beaucoup plus fréquente en espagnol qu’en français (jefe / jefa, ministro / ministra, escritor / escritora) et tend encore à s’étendre même à des termes ne l’admettant pas communément (cf. « miembra »). Cette tendance montrant une tendance à l’ouverture phonologique, qui sur le plan énactif pourrait correspondre à une ouverture d’esprit. Nous évoquerons enfin le cas de l’arrobase (@) qui sert souvent à discriminer les genres pour faire face au « machisme » de la langue (cf. Sus amig@s vinieron ayer y l@s encontré.)
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