George Sand et le Théâtre d’éducation : les voies d’une appropriation de "ces choses qu’on déprécie tout haut"

Amélie Calderone (1)

1 IHRIM - Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités

À l’ostensible stratégie d’évitement du théâtre pédagogique mise en place par George Sand dans la sphère publique, répond une réinterprétation et une réappropriation des desseins du théâtre éducatif, afin de fonder une pratique formatrice dans un cadre privé, où la spontanéité, la liberté créatrice et la communauté sont les maîtres mots. Loin du didactisme et de la morale de Félicité de Genlis, trop appuyés sur les fondements de la religion chrétienne , la production de Nohant accomplit l’idéal sandien d’un théâtre formateur de la jeunesse par des voies différentes de celles tracées par son aînée. Pour George Sand, la pratique théâtrale communautaire et improvisée est source de révélation et régénération morales. Mais elle n’oublie pas pour autant les moyens tout didactiques mis en œuvre par madame de Genlis, envers laquelle elle entretient des sentiments mêlés. Elle les transpose dans un autre cadre : au sein d’un théâtre d’éducation voué à l’instruction des masses populaires au sein des salles parisiennes. Il semble ainsi, en dernier ressort, que la pédagogie sandienne ne se conçoive que par étapes successives, où avant même l’éducation, c’est l’instruction qui est nécessaire. Comme dirait George, « [c]e n'est qu'en s'instruisant, en formant son esprit et surtout son cœur qu'on jouit de la vie et qu'on ne regrette pas le soir l'emploi de sa journée . » Surtout son cœur ; mais avant tout, son esprit.

Mots clés: George Sand; Théâtre d'éducation; Théâtre du XIXe siècle; Pédagogie au XIXe siècle

Domaines: Littératures; Education; Musique, musicologie et arts de la scène

Amélie Calderone. George Sand et le Théâtre d’éducation : les voies d’une appropriation de "ces choses qu’on déprécie tout haut" . Les Amis de George Sand, 2013. ⟨halshs-01545342⟩