Les marins perdus du Pirée : crise, racisme et politique ordinaire dans une banlieue ouvrière d'Athènes
Résumé
A Athènes, depuis 2011, les politiques d’austérité s’accompagnent de violence politique de la part de l’extrême-droite et des forces de l’ordre. Les immigrés sont parmi les premières cibles, d’autant que le cloisonnement frontalier de l’Union européenne a fait de la Grèce une porte d’entrée des migrants, légaux ou non, renforçant des dispositifs migratoires nationaux fondés sur une conception essentialiste de l’identité. La constitution des immigrés en «problème national » renvoie aussi à l’héritage autoritaire de l’Etat grec. L’article étudie ces phénomènes par le petit bout de la lorgnette, en spatialisant le regard à partir d’un quartier, Keratsini, dans la banlieue ouest d’Athènes. Son histoire politique et migratoire particulière irrigue les relations qui se nouent entre habitants grecs et immigrés, dont beaucoup d’Egyptiens travaillant dans le poisson, entre concurrence, racisme, mais aussi solidarité face à la précarité imposée et aux pratiques autoritaires de l’Etat.
Origine :
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