La solitude d'Ismaÿl Urbain et la dérive d'Henri Duveyrier. Histoire d'une correspondance - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2016

La solitude d'Ismaÿl Urbain et la dérive d'Henri Duveyrier. Histoire d'une correspondance

Résumé

Dans sa bienveillance pour l’islam et pour les musulmans, Ismaÿl Urbain fut souvent un homme seul. De cette solitude, les lettres qui sont parcourues dans le présent article sont une illustration bien amère. Échangées avec un jeune homme qui allait connaître un destin tragique, elles datent pour la plupart de 1869, c’est-à-dire d’un temps où le rêve du Royaume arabe n’était plus qu’un souvenir. Son correspondant s’appelle Henri Duveyrier. Il avait grandi dans le sérail saint-simonien et même dans le proche entourage du Père suprême : son père, Charles, s’était très tôt converti au saint-simonisme et avait été, en avril 1832, l’un des quarante apôtres que Prosper Enfantin invita à faire retraite avec lui à Ménilmontant.
Henri Duveyrier jouissait alors d’une certaine notoriété malgré son jeune âge. Les Touareg du Nord (1864), publié au retour d’un voyage saharien qui avait duré près de trois ans, lui avait valu la grande médaille d’or de la Société de géographie de Paris. S’il avait rompu dès le début de son voyage avec ses aînés saint-simoniens, ou du moins avec Prosper Enfantin, il n’avait pas renié leurs idéaux de fraternité universelle. Mais l’entreprise coloniale était en plein essor et l’heure n’était pas vraiment à la fraternité. Dans les années qui suivirent son retour, ne soupçonnant pas combien les Touaregs s’effrayaient de l’expansion française au Sahara, il ne comprit pas pourquoi des hommes dont il avait reçu si bon accueil se montraient désormais hostiles aux voyageurs qui se risquaient dans le désert. Et il pensa en avoir trouvé la raison : pas de doute, ils étaient travaillés par la propagande d’une confrérie musulmane à laquelle il prêtait une puissance et une malveillance infinies, la Sanûsiyya.
Il avait consacré à la confrérie quelques pages inquiètes dans Les Touareg du Nord (peut-être inspirées par le saint-simonien Auguste Warnier, qui avait pris une lourde part à la rédaction du livre), mais, en 1884, il allait être beaucoup plus péremptoire dans un écrit halluciné : La Confrérie musulmane de Sîdi Mohammed ben ‘Alî Es-Senoûsî. Et les lettres dont parle le présent article datent précisément du moment où il commençait à verser dans l’espèce de folie qui devait aboutir à la publication de son pamphlet de 1884
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halshs-01392684, version 1 (04-04-2017)

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  • HAL Id : halshs-01392684 , version 1

Citer

Dominique Casajus. La solitude d'Ismaÿl Urbain et la dérive d'Henri Duveyrier. Histoire d'une correspondance. Michel Levallois, Philippe Régnier. Les Saint-Simoniens dans l'Algérie du XIXe siècle. Le combat du Français musulman Ismaÿl Urbain, RIveneuve éditions, pp.209-222, 2016, 978-2-36013-404-5. ⟨halshs-01392684⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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