Homo criminalis, objet des sciences de l’homme ? Sur la controverse entre droit pénal et sciences au 19e siècle. Un débat dépassé ?
Résumé
D'emblée une évidence concernant le crime au 19e siècle ; celui-ci est indubitablement pris comme objet par les nouvelles sciences de l'homme, qu'il s'agisse de phrénologie, de statistiques criminelles, d'aliénisme, d'anthropologie physique, de psychologie ou de sociologie. De nombreux discours scientifiques s'attachent à la recherche des causes de la criminalité, des raisons du passage à l'acteur, des facteurs d'une bonne politique pénale. Partant de ce constat, on se demandera si ces discours portent bien sur le même sujet, s'ils ont bien une définition de l'homme en partage. Rien n'est moins sûr, tant l'opposition des discours fut vive lors de la naissance de la criminologie. Il s'agira donc de revenir sur ce long cheminement d'un savoir qui n'eut de cesse d'en appeler à une émancipation d'une représentation « métaphysique » du criminel pour enfin devenir une science appliquée. On s'appuiera ensuite sur la controverse contemporaine sur la possibilité même d'une « criminologie » pour poser l'hypothèse que l'émancipation rêvé par les premières sciences du criminel reste probablement inachevé. La comparaison avec les autres études de cas présentées lors de ce colloque permettra de vérifier si cet inachèvement est une singularité de la criminologie..
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