Le monde clivé des agents
Résumé
Les agents du cinéma sont, comme le galeriste et l’éditeur, prédisposés « à jouer le rôle de boucs émissaires » dans les milieux culturels car ils peuvent être décrits comme des « "banquiers culturels" en qui l’art et les affaires se rencontrent » (Bourdieu, 1977). De fait, ils essuient régulièrement le feu des critiques, en particulier depuis les années 1990 de la part de certains producteurs. Ces derniers leur attribuent notamment la responsabilité de l’inflation des cachets du fait du crédit accordé par les investisseurs et les distributeurs à leurs catalogues de vedettes. On peut alors se demander pourquoi ils s’avèrent néanmoins incontournables auprès de partenaires de travail si prompts à dénoncer leur rôle. En somme : à quoi servent les agents ? Résoudre cette énigme suppose de s’intéresser aux pratiques des agents et à leurs variations selon les strates du marché qu’ils investissent. Le métier d’agent présente en effet des caractéristiques transversales, en partie communes aux intermédiaires d’autres marchés du travail et en partie liées aux transformations du secteur cinématographique. Mais ce métier est aussi particulièrement clivé. Les pratiques, et avec, les rôles exercés dans le monde du cinéma, diffèrent ainsi sensiblement selon les ressources accumulées et les marges de manœuvre qu’elles rendent possibles.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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