L'imprévisibilité de la réception cinématographique
Résumé
Dans la poursuite des théories de Walter Benjamin et de Stanley Cavell, il apparaît que le caractère imprévisible de la narration, du regard du spectateur, et de la réception collective du film, font partie prenante de la médiation cinématographique. Certains films rendent particulièrement manifestes ces imprévisibilités : ils modifient en partie les habitudes narratives et/ou de projection et rompent ainsi les automatismes de leur " réception " - nous dirons qu'ils font " bug ". Citizen Kane (Orson Welles, 1941) produit un " bug volontaire de perception ". The Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, 1975) a été, quant à lui, l'objet d'un " bug d'appropriation ". Avatar (James Cameron, 2010) et The Last Call (Jung Von Matt, 2010) - deux films exploitant les nouveaux dispositifs numériques - s'inscrivent dans le même sillage. Ils réactualisent les enjeux de ces " bugs ". Comprendre ce qui produit, dans ces exemples, la tension des structures habituelles du spectacle cinématographique, nous permettrait de repérer des traits caractéristiques de la médiation cinématographique ainsi que de nouveaux modes de son imprévisibilité.
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