Formes et sens: de l'unicité à la variabilité. Présentation
Résumé
Du point de vue de la langue, aucun rapport nécessaire ne lie une forme et un sens : l’arbitraire du signe linguistique autorise en théorie un nombre infini de signifiants pour unb même signifié (cf. Saussure 1916). L’étonnante diversité de formes susceptibles de prendre en charge, souvent à des niveaux d’analyse différents, une même valeur sémantique occupe grammairiens et linguistes depuis les toute premières réflexions sur le langage. L’existence de milliers de langues ne fait qu’accroître la profusion de formes et de structures véhiculant effectivement une signification donnée – à supposer bien sûr qu’au moins certaines valeurs sémantiques se retrouvent dans différentes langues. Il est cependant bien connu que les langues sont loin d’utiliser toutes les formes potentielles admissibles par le système, c’est-à dire que toutes les combinaisons théoriquement prévues par un système linguistique ne sont pas nécessairement attestées, que ce soit en phonétique, en morphologie ou au niveau lexical. Plutôt que d’exploiter au maximum la combinatoire offerte par le système de leur langue lorsqu’il est nécessaire d’inventer un nouveau terme, les locuteurs ont en effet tendance à élargir le sens d’expressions existantes, par économie, mais aussi parce que c’est une façon d’intégrer ce que l’on ne connaît pas encore à ce qui est déjà connu. Le principe de l’économie linguistique a ainsi pour conséquence indirecte de freiner la profusion des signes. Du fait de cette économie sur le plan de la forme, de nombreux morphèmes, lexèmes et structures sont souvent chargés de plusieurs sens.
Domaines
Linguistique
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