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Article dans une revue Préhistoire du Sud-Ouest Année : 2012

L'Igue du Pras de Marrou (Durbans, Lot) - un piège naturel de l'extrême fin du Pléistocène

Résumé

The pit-fall of Pras de Marrou (Durbans, Lot, France) - a natural trap of the very end of the Pleistocene. Discovered after intense ground modifications by speleologists, it was excavated in 2003 and 2004. The best preserved faunal assemblage was dated to the extreme end of the Pleistocene. The main species are the reindeer (Rangifer tarandus), horse (Equus caballus), bovines (Bison bison), wolf (Canis lupus), hare (Lepus sp.), and chough (Pyrrhocorax graculus). Biometric analyses on this material contribute to assess the chronological attribution. Based on morphometry, the reindeers of Pras-de-Marrou are very similar to those of the Igue du Gral, a trap with Pleniglacial and Late glacial levels. The majority of the wolf bones correspond to a single very big individual typical of the end of the Pleistocene. The large number of anatomical connections and paired bones indicates a low redistribution of skeletal remains of a few individuals, except for reindeers, which are represented by at least seven individuals. Several fragments of pottery, an antler modified as a punch, and one human clavicle attest a frequentation during Neolithic or protohistoric times, but the corresponding levels are mostly destroyed now.
L'Igue du Pras de Marrou est un aven peu profond qui s'ouvre à la surface des causses au coeur du Quercy. Il donne accès à une petite salle présentant une structuration sédimentaire complexe, prolongée par un boyau long de six mètres. Découvert grâce à d'intenses remaniements à l'extérieur, il a fait l'objet d'une intervention archéologique en 2003 et en 2004. Cet article a pour objet de présenter une première synthèse concernant les vestiges découverts, afin de discuter de leur attribution chronologique et des processus ayant abouti à leur mise en place et à leur dispersion. Bien que, pour une part des vestiges, il soit difficile de déterminer s'ils résultent d'une accumulation pléistocène ou plus récente, les données issues de l'analyse des vertébrés apportent des éléments de diagnose qui contribuent à mieux comprendre la dynamique du gisement. Plusieurs datations directes réalisées sur le corpus attribué au Pléistocène participent pleinement à la discussion concernant l'âge des dépôts et leur contemporanéité respective. Dans la partie basse, en dessous d'un plancher stalagmitique partiellement démantelé par un soutirage et des activités clandestines, apparaît un remplissage paléontologique relativement riche. Les principales espèces sont le renne (Rangifer tarandus), le cheval (Equus caballus), les bovinés (Bison bison), le loup (Canis lupus), le lièvre (Lepus sp.) et le chocard (Pyrrhocorax graculus). Le matériel est bien conservé et il a été daté au radiocarbone de l'extrême fin du Pléistocène. Les analyses biométriques réalisées contribuent à établir un âge relatif du remplissage. Les rennes du Pras de Marrou diffèrent assez peu, d'un point de vue morphométrique, de ceux du gisement pléniglaciaire et tardiglaciaire de l'Igue du Gral. Une majorité des os de loup se rapporte à un individu de taille remarquable, comparable à ceux décrits à la fin de l'OIS 3 et à l'OIS 2. La grande quantité de connexions anatomiques et d'appariements indique une faible dispersion d'individus peu nombreux, excepté pour le renne qui est représenté par au moins sept individus. Les os consommés par les carnivores sont très rares. La source d'approvisionnement de l'ensemble osseux n'est pas déterminée avec certitude mais il ne s'agit sans doute pas de l'entrée actuelle. Au sommet du remplissage, quelques fragments de poterie évoquent l'utilisation de la cavité lors du Néolithique ou de la Protohistoire. Quelques éléments osseux dont une clavicule humaine et un fragment de bois de cervidé qui semble avoir été aménagé se distinguent par leur patine de la faune pléistocène. Ils correspondent vraisemblablement à une seconde phase de remplissage au cours de laquelle les remaniements dus à la dynamique de la cavité sont importants.
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Dates et versions

halshs-00908322, version 1 (22-11-2013)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00908322 , version 1

Citer

Jean-Christophe Castel, Myriam Boudadi-Maligne, Hubert Camus, Delphine Kuntz, Véronique Laroulandie. L'Igue du Pras de Marrou (Durbans, Lot) - un piège naturel de l'extrême fin du Pléistocène. Préhistoire du Sud-Ouest, 2012, 2 (20), pp.125-142. ⟨halshs-00908322⟩
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Dernière date de mise à jour le 06/04/2024
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