Communication : Financiarisation et sécurisation de l'action urbaine : la valeur assurantielle des quartiers de gare
Résumé
La ville « financiarisée (I. Baraud-Serfaty, 2009) acte la montée en puissance des logiques de marché et l'accroissement du rôle des acteurs du secteur privé. Ces derniers connaissent un mouvement de concentration et de financiarisation, particulièrement sensible dans le milieu de l'immobilier tertiaire (Nappi-Choulet, 1995). Du fait notamment de la disjonction croissante entre propriétaire du bâtiment et locataire utilisateur des locaux, l'immobilier de bureau est devenu un produit financier, un objet de spéculation détenu par des investisseurs internationaux (Bonnet, Moriset, 2003), ce qui permet sa titrisation – securitisation – en anglais) (Renard, 2008) et donc la dématérialisation totale des échanges. Face à l'incertitude des marchés, la localisation du bien immobilier devient alors primordiale, dans une quête de la meilleure rente immobilière (Crouzet, 2003). Ce primat du lieu attractif – dont l'un des principaux critères est la bonne accessibilité – tend alors à favoriser d'une part les espaces centraux et péricentraux, et d'autre part les villes déjà les plus dynamiques et les mieux connectées au réseau métropolitain, accélérant de ce fait le processus de différenciation spatiale tant intra-urbaine – la segmentation –, qu'interurbaine – la métropolisation (Mérenne et al., 2005). Cela pose alors une première question : qu'advient-il des espaces « hors marché », et dans des villes non attractives ? Dans le contexte à la fois de montée en compétence des collectivités locales mais aussi du tarissement des finances publiques, et dans la perspective des débats sur le post-keynesianisme (Genestier et al., 2008), on peut s'interroger sur la capacité des collectivités locales à amortir les effets contra-cycliques en période de crise – sachant que ces cycles tendent à s'accentuer.
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Science politique
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