La boue sociale : Image du peuple et crimes de foules au XIXe siècle

Marc Renneville (1)

1 CAK-CRHST - Centre Alexandre Koyré - Centre de Recherche en Histoire des Sciences et des Techniques

La psychologie des foules de la fin du XIXe siècle s'est d'abord intéressée aux crimes des foules et à ses manifestations « pathologiques ». Cette science alimente une représentation du peuple renvoyant à une contradiction, née de la Révolution française, et peut-être inhérent à notre régime démocratique : d'un côté, le peuple fonde la légitimité du gouvernement, de l'autre, il représente la force dont les élites doivent s'affranchir en démontrant son caractère irrationnel. L'article présente les premiers théoriciens des foules criminelles (Tarde, Sighele, Fournial) , leurs échos littéraires, la représentation des femmes dans les foules, les notions de contagion, de suggestion et de psychopathologie et le glissement des crimes de foules aux crimes du peuple dans l'interprétation de la Commune de 1871.

Mots clés: contagion; suggestion; Révolutions; Alexandre Dumas; Scipio Sighele; Henri Fournial; Emile Zola; Victor Cherbuliez; Emile Durkheim; anthropologie criminelle; grève; Commune de Paris; Charles Féré; Emile Laurent; Gustave Le Bon; Paul Adam; André Theuriet; psychologie; foules; Gabriel Tarde; émeutes urbaines

Domaines: Psychologie; Science politique

Marc Renneville. La boue sociale : Image du peuple et crimes de foules au XIXe siècle. Michel Kail et Geneviève Vermès. La psychologie des peuples et ses dérives 2èmes journées d'études du GEPHP (Groupe d'études interdisciplinaires d'histoire de la psychologie), CNDP, pp.83-108, 1999, Documents Actes et Rapports pour l'éducation, 978-2-240-00612-7. ⟨halshs-00130375⟩