La famille Laugier de Nancy au XVIIIe siècle. Ses apothicaires et ses académiciens
Résumé
Jean-François Laugier, originaire de Pont-Saint-Esprit, arrive à Nancy en 1712, il s'y marie et s'y établit apothicaire. Il devient un membre important de la communauté pharmaceutique nancéienne par les fonctions qu'il y exerce, mais aussi par les relations qu'il entretient avec les membres du Collège royal de médecine, et même la haute administration des duchés, et par le fait qu'il est le premier apothicaire élu à la Société royale des sciences et belles-lettres peu après sa création en décembre 1750.
Son fils Robert François, médecin après avoir failli être apothicaire, devient professeur de botanique et de chimie à l'Université de Vienne puis professeur de botanique à celle de Modène. Auteur d'un ouvrage sur la pharmacie, les Instituts pharmaceutiques, il est membre de l'Académie de Nancy et de l'Académie des Georgophiles de Florence. Le gendre de J.-F. Laugier, l'apothicaire Jean-Jacques Dugas de Beaulieu, issu d'une autre importante famille d'apothicaire nancéienne, est aussi un personnage intéressant en dépit du mariage d'intérêt qu'il a manifestement fait avec Marguerite Laugier et certainement de son peu d'appétence pour l'exercice pharmaceutique. Délaissant finalement la pharmacie pour le droit, il devient avocat, échevin et juge-garde des monnaies, ce qui lui permet de poursuivre une ascension sociale qui n'aurait sans doute pas été possible s'il était resté apothicaire. La famille Laugier constitue une illustration des positions sociales acquises au XVIIIe siècle par les apothicaires entreprenants et proches des lieux de pouvoir et de décision.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...