La réflexivité en éducation physique et sportive (EPS)
Résumé
Actuellement les enseignants d'EPS cherchent à inscrire les élèves dans une démarche réflexive ; le but n'est plus seulement d'agir mais également de comprendre « ce qui se passe » pendant l'agir. L'action effectuée doit être re-saisie telle qu'elle a été vécue, ressentie par l'élève. Pourquoi une telle démarche en E. P. S. ? Vincent (1980) évoque une spécificité de la transmission qui hiérarchiserait logique de la pratique et savoirs scolaires avec d'un côté les savoir-faire transmis par l'expérience accédant difficilement au statut de connaissances, et, de l'autre, les savoirs scolaires objectivés dans les livres, ayant acquis une légitimité culturelle. De la même façon, Lahire (Lahire & al., 1994) oppose « mode scolaire » d'appropriation et « mode oral pratique » d'appropriation des activités qui s'effectue dans et par la pratique, sans recours nécessaire à l'objectivation par l'écrit. Là est la position paradoxale de l'E. P. S. : discipline scolaire contrainte de respecter le mode de transmission rationnel tout en ayant pour objet des savoirs pratiques nécessitant un mode de transmission plus ancré dans la pratique. Notre projet vise à décrire les stratégies développées par les enseignants afin de mettre les élèves dans une démarche de type réflexif face à des savoir-faire pratiques. Deux perspectives sont proposées : (1) identifier les différents types de réflexivité présents en EPS aussi bien du point de vue du contenu que des mises en œuvre, (2) repérer s'il existe des liens entres les formes développées en EPS et la « réflexivité scolaire ». Le corpus est composé de deux enseignants, une classe de LP et une classe de 6ème dans l'activité basket ball. Les données sont constituées des séances filmées (N=10) ainsi que des entretiens semi-directifs. Les résultats en cours de traitement semblent montrer que la réflexivité en EPS est essentiellement fondée sur l'oralité (sans objectivation par l'écrit). Elle apparait en lien avec la réflexivité de type scolaire tout en gardant une spécificité qui est le recours au concret, à l'action. Lahire, B. (ED). (1994). « Sur l'histoire et la théorie de la forme scolaire », L'éducation prisonnière de la forme scolaire. Lyon : PUL. Vincent, G. (1980). L'école primaire française. Lyon : PUL
Domaines
Linguistique
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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