De la ‘campagne’ à la ‘capitale’ —  Essai sur la place des lettrés des ‘familles illustres de la capitale’ (京華世族) dans l’histoire socio-culturelle de la Corée du XIXe siècle - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2010

De la ‘campagne’ à la ‘capitale’ —  Essai sur la place des lettrés des ‘familles illustres de la capitale’ (京華世族) dans l’histoire socio-culturelle de la Corée du XIXe siècle

Résumé

Après le formidable élan culturel insufflé au XVIIIe siècle par la politique vigoureuse de deux « despotes éclairés » confucéens, Yŏngjo et Chŏngjo, que deviennent le monde des lettrés et la classe dirigeante du Chosŏn ? Selon l’historiographie dominante, dès le seuil du XIXe siècle, les débats doctrinaux ou intellectuels, les rivalités politiques entre différentes factions – qui jadis s’étaient soldées par des purges violentes – semblent s’arrêter ou du moins s’atténuer. Serait-ce que la politique de renforcement de l’autorité royale aurait réussi ? Manifestement non, car vient tout de suite la période dite du « règne par les belles-familles » royales. Ou bien a-t-on affaire à une longue transition vers une nouvelle phase — une première « modernité » coréenne qui serait obscurément perçue (car nous connaissons très peu ce sujet pour le XIXe siècle) de précéder celle qui marque, dans sa précipitation subite, le second XIXe siècle ? Dans cette hypothèse, quelle relation établir entre les lettrés du premier XIXe siècle et les intellectuels du second, qui mèneront les réformes pour construire un Etat ou une société « moderne » ? On a l’impression d’assister à un entracte, à une transition souterraine, ou à un déclin progressif. L’histoire coréenne n’a pas assez traité de cette évolution chez les lettrés (ou intellectuels) qui auraient dû pourtant être, plus que d’autres, sensibles au changement des conditions historiques et sociales. Or, le développement économique, sociopolitique et culturel à la capitale du pays de la période me semble pouvoir procurer des indices relatifs à cette interrogation. A retracer l’histoire sociopolitique du groupe lettré du XVIIe siècle au début de XIXe, on observe non seulement un pouvoir politique mais aussi un état d’avancement culturel concentrés dans la capitale, caractérisés par la formation d’un groupe lettré séoulite privilégié, que l’affaiblissement subit du pouvoir royal n’explique pas entièrement. Quelques facteurs exogènes, en provenance de la Chine en particulier, opérant bien avant et sur une longue durée, semblent y avoir contribué. Un courant d’étude critique ou philologique, qui en Chine aux XVIIe et XVIIIe siècles cherchait à retrouver le sens originel des textes anciens, aurait eu pour effet de miner l’autorité de la tradition néo- confucéenne de l’école zhuxiiste. L’école de Wang Yangming et la littérature d’histoires romancées de l’époque auraient semé les ferments d’un humanisme dont la croissance aurait opéré au détriment de l’influence du fondamentalisme moral du confucianisme du Chosŏn. Mais qui étaient ces gens qui accueillaient ces apports intellectuels et culturels étrangers ? N’y avait-il que des facteurs externes ? Quel rapport ces courants entretiennent-ils avec l’évolution sociale et avec d’autres domaines culturels de l’époque ? Tout cela reste encore à explorer. Le déplacement du centre de gravité politico-culturel vers la capitale devrait aussi être expliqué en rapport avec les nouvelles donnes économiques et sociales sur le plan plus global de l’époque. Cependant, contentons-nous dans ces quelques pages d’observer seulement le contexte d’une seule pente d’évolution.
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Daeyeol Kim. De la ‘campagne’ à la ‘capitale’ —  Essai sur la place des lettrés des ‘familles illustres de la capitale’ (京華世族) dans l’histoire socio-culturelle de la Corée du XIXe siècle. Mélanges en l’honneur de Marc Orange et d’Alexandre Guillemoz, 2010. ⟨halshs-01245995⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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