Autour des Orientales. Victor Hugo, Ernest Fouinet et la poésie arabe archaïque - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Bulletin d'Etudes Orientales Année : 2014

Autour des Orientales. Victor Hugo, Ernest Fouinet et la poésie arabe archaïque

Résumé

Ernest Fouinet (1799-1845) is known today only for having provided Victor Hugo (1802-1885) with the fragments of Oriental poems - Arabic, Persian, and especially the Malay pantoum - mentioned in one of the Orientales (1829) notes. Arabic fragments are the most numerous (18 or even 21, if we observe that No. 16 itself consists of four fragments). It seems that no Arabists have ever bothered to precisely identify the poets - despite the fact that not all of them are actually mentioned - and the poems from which these fragments are extracted. This is what we will do here. These fragments are a veritable anthology of archaic Arabic poetry, both pre-Islamic and early Islamic. This sample is representative of the idea that the Orientalists of the time had of it, which reflected that of medieval Arab scholars. All fragments are indeed extracted from landmark works. Only two of Fouinet's sources can be formally identified and one cannot exclude recourse to manuscripts. His comments, many of which, but not all, are taken up by Hugo, show a poet's sympathy for other poets. His translation, without being as literal as Hugo claims, is not less striking in terms of concision and precision. Although, in some cases, he keeps an eye on earlier Latin translations, he nevertheless keeps the other on the Arabic original. Despite Hugo's replacing Fouinet, the Arabic cassideh seems to have missed its arrival on the French literary scene. It is therefore not a fault that Fouinet tried to 'naturalize' it: the following year, he would provide three major pieces of pre-Islamic Arabic poetry in a collective anthology, and this time under the form of continuous odes in alexandrines and rhyming couplets. Although he did not persevere, nor did he create a school, Fouinet nevertheless appears as a true pioneer of the translation, especially poetic, of the archaic Arabic poetry.
Ernest Fouinet (1799-1845) n'est plus aujourd'hui connu (et, encore, des seuls spécialistes) que pour avoir fourni à Victor Hugo (1802-1885) les fragments de poèmes orientaux -arabes, persans et, surtout, le pantoum malais- cités dans une des notes des Orientales (1829). Les fragments arabes sont les plus nombreux (18 et même 21, si l'on observe que le n° 16 est lui-même constitué de quatre fragments). Il semble qu'aucun arabisant ne se soit soucié d'identifier précisément les poètes, qui ne sont pas tous nommés, et les poèmes dont ces fragments sont extraits. C'est ce que nous ferons ici. Ces fragments constituent une véritable anthologie de la poésie arabe archaïque, tant préislamique que des premiers temps de l'islam. Cet échantillon est représentatif de la conception que s'en faisaient les orientalistes de l'époque, mais qui démarquait celle que s'en faisaient les érudits arabes médiévaux. Tous les fragments sont en effet extraits d'œuvres-phares. Seules deux sources de Fouinet peuvent être formellement identifiées et on ne peut exclure un recours à des manuscrits. Ses commentaires, dont beaucoup, mais non tous, sont repris par Hugo, montrent une sympathie de poète pour d'autres poètes. Sa traduction, sans être aussi littérale que le prétend Hugo, n'en frappe pas moins par une relative concision et précision. Même s'il a, dans certains cas, un œil sur des traductions latines antérieures, il n'en a pas moins l'autre sur l'original arabe. Malgré Hugo, relayant Fouinet, la " cassideh " arabe (qasîda : la grande forme poétique arabe, monomètre et monorime) semble avoir raté son entrée sur la scène littéraire française. Ce n'est pourtant pas faute que Fouinet ait essayé de la " naturaliser " : l'année suivante, il donnera dans un recueil collectif trois pièces majeures de la poésie arabe préislamique et cette fois-ci sous la forme d'odes continues en alexandrins et à rimes plates. Bien qu'il n'ait pas persévéré et n'ait pas fait école, Fouinet n'en apparaît pas moins comme un authentique pionnier de la traduction, spécialement poétique, de la poésie arabe archaïque.
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Dates et versions

halshs-00711334, version 1 (23-06-2012)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00711334 , version 1

Citer

Pierre Larcher. Autour des Orientales. Victor Hugo, Ernest Fouinet et la poésie arabe archaïque. Bulletin d'Etudes Orientales, 2014, 62, pp.99-123. ⟨halshs-00711334⟩
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Dernière date de mise à jour le 28/04/2024
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