"Masticat ridendo mores" - Flaubert et le comique physiologique - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Revue Flaubert Année : 2014

"Masticat ridendo mores" - Flaubert et le comique physiologique

Résumé

In his article entitled "Digérer sans le savoir", Juan Rigoli considers digestion to be the "matrix of Bouvard et Pécuchet" ("Digérer sans le savoir", Être et se connaître au XIXe siècle, Texts collected by John E. Jackson, Juan Rigoli et Daniel Sangsue, Genève, Metropolis, 2006, p. 75). To carry on with this thought, the point will be to analyse the founding role of the definitely physiological conception of innutrition in the "comedy of ideas" which Flaubert wishes for (1877-04-02). Indeed, the metaphorical bulimia of the two characters (their unquenchable thirst for knowledge) matches the poetics of rumination perverting the process of scientific popularisation. Then, the "physiology of the Bourgeois" thus elaborated is in line with a (generic) continuity while offering a (poetical) rupture, insofar as the very matter of this "physiology" does not so much concern the "spirit", not even the "body" of the subject described (the Bourgeois), as an encyclopaedic process, the chymification of which probably gives the most accurate image. In this light, Flaubert's work turns into a Physiology of physiologies in which the copyist replaces the anonymous author of 1841, to draw up the cartography of a century gorged with pointless hoarding.
Dans son article intitulé " Digérer sans le savoir ", Juan Rigoli fait de la digestion la " figure matricielle de Bouvard et Pécuchet " (" Digérer sans le savoir ", Être et se connaître au XIXe siècle, Textes recueillis par John E. Jackson, Juan Rigoli et Daniel Sangsue, Genève, Metropolis, 2006, p. 75). Dans le prolongement de cette réflexion, il s'agit d'analyser le rôle fondateur de la conception résolument physiologique de l'innutrition dans le " comique d'idées " que Flaubert appelle de ses vœux (2 avril 1877). À la boulimie métaphorique des deux personnages (leur insatiable désir de connaissance) répond en effet une poétique du remâché dévoyant la démarche de vulgarisation scientifique. La " physiologie du Bourgeois " ainsi élaborée s'inscrit alors dans une continuité (générique), tout en proposant une rupture (poétique), dans la mesure où la matière même de cette " physiologie " ne concerne pas tant " l'esprit ", ni même le " corps ", du sujet décrit (le Bourgeois), qu'un processus encyclopédique dont la chymification constitue sans doute l'image la plus juste. L'œuvre-somme de Flaubert prend, dans cette perspective, l'allure d'une Physiologie des physiologies où le copiste remplace l'auteur anonyme de 1841, pour dresser la cartographie d'un siècle replet de thésaurisation vaine.
Fichier principal
Vignette du fichier
Gustave_Flaubert_revue_13_article_Bertrand_Marquer.pdf ( 220.2 Ko ) Télécharger
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...

Dates et versions

halshs-00678913, version 1 (23-03-2014)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00678913 , version 1

Citer

Bertrand Marquer. "Masticat ridendo mores" - Flaubert et le comique physiologique. Revue Flaubert, 2014, 13 ("Les dossiers documentaires de Bouvard et Pécuchet": l'édition numérique du creuset flaubertien), pp.1-8. ⟨halshs-00678913⟩
212 Consultations
335 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus