La flexibilité des prix relatifs et la mobilité du travail en Union monétaire - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Revue de l'OFCE Année : 2002

La flexibilité des prix relatifs et la mobilité du travail en Union monétaire

Résumé

Adjustment mechanisms through the labour market are studied following two approaches. First, relative prices flexibility is analysed with a macro-economic model estimated for 14 European countries. Model simulations are used to study the consequences of asymmetric shocks; wages and employment flexibility only allows an uncompleted and very slow (beyond ten years) re-equilibrium. The labour mobility is then studied with a modelling of a migration-prices-wages-employment model, applied to the American economy divided into four regions. The simulations confirm that the prices relative flexibility allows only limited adjustments facing demand or supply shocks concerning a specific region. The labour mobility plays indeed a re-equilibrium role, but it remains very reduced.
Avec la mise en place de l'euro, les mécanismes d'ajustement au sein de l'Union européenne sont modifiés en profondeur du fait de la disparition du taux de change comme variable d'ajustement. Ceux qui subsistent sont, à titre principal, la flexibilité des salaires et des prix relatifs, la mobilité des facteurs, particulièrement du travail, les politiques budgétaire et monétaire. Ces modes d'ajustement intra-européens constituent un enjeu dont l'importance dépend du caractère asymétrique ou non des chocs et des évolutions structurelles affectant le fonctionnement de l'UE. Le présent article s'intéresse aux mécanismes d'ajustement par le marché du travail à travers deux approches complémentaires. La flexibilité des coûts et des prix relatifs est d'abord analysée à l'aide d'une maquette macroéconomique estimée pour les 14 pays européens. Cette maquette est utilisée pour étudier les conséquences de chocs d'offre ou de demande asymétriques affectant un pays et pour comparer les capacités de réaction des différents pays européens. Ces simulations montrent que la flexibilité des salaires et de l'emploi, et plus généralement la flexibilité des prix relatifs, ne permet qu'un rééquilibrage incomplet et très lent (au-delà de dix ans). Face à un choc négatif sur la demande interne, l'emploi et la production ne retrouvent pas leur niveau initial ou le retrouvent très lentement, et le taux de chômage demeure plus élevé. Le recours à l'instrument budgétaire serait plus approprié. Face à un choc inflationniste et à une perte de compétitivité, la hausse du chômage qui en résulte ne permet qu'un ajustement progressif et incomplet. Les disparités de réaction entre pays face à un choc de même ampleur apparaissent, enfin, non négligeables entre grands et petits pays, notamment en raison des inégalités dans le degré d'ouverture, qui donnent plus de poids aux effets de la compétitivité-prix dans les petits pays, mais aussi entre pays de même taille, du fait des différences structurelles existantes. Ces divergences sont source d'asymétries qui compliquent la conduite de la politique économique dans l'UE, particulièrement en ce qui concerne la politique monétaire commune. La mobilité de la main-d'œuvre est ensuite étudiée avec une modélisation des mouvements migratoires articulée avec un bloc prix-salaires-emploi proche du précédent modèle, appliquée au cas des États-Unis découpés en quatre grandes régions d'une taille voisine de celle des grands pays européens. Les simulations confirment que, comme dans le cas européen, la flexibilité des coûts et des prix relatifs n'autorise que des ajustements limités face à des chocs de demande ou d'offre affectant une région. La mobilité de la main-d'œuvre joue bien un rôle de rééquilibrage, mais celui-ci est d'une ampleur très réduite. Les mouvements migratoires répondent essentiellement à des évolutions structurelles, même aux États-Unis. Des enseignements peuvent en être tirés pour le fonctionnement de l'Union monétaire européenne face à des évolutions asymétriques. La recherche d'une plus grande flexibilité du marché du travail aurait une traduction macroéconomique incertaine et n'aurait qu'une efficacité limitée pour accroître l'ampleur du rééquilibrage par le jeu des prix relatifs. L'espoir également entretenu qu'une plus grande mobilité intra-européenne de la main-d'œuvre pourrait constituer une réponse au moins partielle s'avérerait tout aussi vain.
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Dates et versions

halshs-00487521, version 1 (31-05-2010)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00487521 , version 1

Citer

Joël Oudinet, Jacques Mazier, Sophie Saglio. La flexibilité des prix relatifs et la mobilité du travail en Union monétaire : Une comparaison Europe/États-Unis. Revue de l'OFCE, 2002, 4 (83), pp.325-388. ⟨halshs-00487521⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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