L'émotion dans les médias : Dispositifs, formes et figures
Résumé
L'émotion, omniprésente aujourd'hui dans les médias, notamment à la télévision qui fait se
succéder devant nos yeux les conflits, les catastrophes et les agressions, pose des questions
spécifiques. Et d'abord parce que l'émotion, c'est ce qui suspend immédiatement le
raisonnement (“je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue”). En cela, l'émotion, parce qu'elle repose
sur une perception (voir infra la place spécifique du “voir”) semble se détourner a priori de la
rationalité constitutive de l'espace public comme espace de débat. Sauf que nous savons très
bien, depuis Voltaire et l'affaire du Chevalier de la Barre, que “l'opinion” peut se mobiliser
pour défendre des causes qui lui sont rendues sensibles par le spectacle d'une souffrance
indue, et prendre “fait et cause” pour des victimes supposées injustement maltraitées (Sacco
et Vanzetti) ou contre des “bourreaux” supposés être la cause directe ou lointaine de la
souffrance d'autrui : Zola et Dreyfus, etc.
succéder devant nos yeux les conflits, les catastrophes et les agressions, pose des questions
spécifiques. Et d'abord parce que l'émotion, c'est ce qui suspend immédiatement le
raisonnement (“je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue”). En cela, l'émotion, parce qu'elle repose
sur une perception (voir infra la place spécifique du “voir”) semble se détourner a priori de la
rationalité constitutive de l'espace public comme espace de débat. Sauf que nous savons très
bien, depuis Voltaire et l'affaire du Chevalier de la Barre, que “l'opinion” peut se mobiliser
pour défendre des causes qui lui sont rendues sensibles par le spectacle d'une souffrance
indue, et prendre “fait et cause” pour des victimes supposées injustement maltraitées (Sacco
et Vanzetti) ou contre des “bourreaux” supposés être la cause directe ou lointaine de la
souffrance d'autrui : Zola et Dreyfus, etc.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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