L'histoire sociale des risques naturels en questions. Sources et problématiques nouvelles
Résumé
Jusqu'à une date récente également, les interrogations sur les catastrophes naturelles (inondations, séismes, avalanches, accidents climatiques majeurs) n'ont servi pour l'essentiel qu'à illustrer un double paradigme, culturel et politique. Elles étaient d'une part le témoignage de la passivité et de la superstition des populations face à ces événements, et qui renvoyaient à l'église le soin de les protéger contre l'ire de Dieu, et furent d'autre part un lieu où se manifesta progressivement la capacité grandissante de l'Etat à prendre en charge ces risques et à assurer, grâce à son administration et ses ingénieurs, les secours aux victimes et la protection aux populations. Pour toute une tradition historiographique, face aux catastrophes, les attitudes des sociétés anciennes seraient restées marquées par le fatalisme et la superstition. Les acceptions les plus communes évoquent « la résignation devant ce qui dépasse les victimes », « le fatalisme quand la terre tremble », « l'attitude d'acceptation d'une sorte de fatalité naturelle ». Face aux catastrophes qui les accablaient, les populations seraient restées passives et résignées jusqu'à ce que le pouvoir royal et l'esprit des Lumières commencent à apporter les éclairages scientifiques et les réponses techniques nécessaires.
Ce sont ces approches qui sont revisitées dans cette contribution. Le re-questionnement nécessaire passe par l'exploitation de nouvelles sources, souvent d'origine locale, qui montrent que, loin des clichés sur les populations résignées, écrasées par la colère divine et sans autre secours que celui de l'Etat, celles-ci ont su au contraire faire preuve de réactivité face aux événements, et élaborer localement des dispositifs de protection et d'entraide, repris peu à peu par les services de l'État
Ce sont ces approches qui sont revisitées dans cette contribution. Le re-questionnement nécessaire passe par l'exploitation de nouvelles sources, souvent d'origine locale, qui montrent que, loin des clichés sur les populations résignées, écrasées par la colère divine et sans autre secours que celui de l'Etat, celles-ci ont su au contraire faire preuve de réactivité face aux événements, et élaborer localement des dispositifs de protection et d'entraide, repris peu à peu par les services de l'État
Domaines
Histoire
Fichier principal
L_histoire_sociale_des_catastrophes_naturelles_en_question.pdf ( 79.02 Ko
)
Télécharger
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...