Les Palmiers disparus de l'Ile de Pâques : nouvelles données radiocarbones et phytolithiques
Résumé
Lorsque les hommes se sont installés sur l'Île de Pâques, le paysage était caractérisé par les forêts de palmiers, aujourd'hui totalement disparues. Les datations 14C réalisées sur des fragments de bois et de noix suggèrent que la population de palmiers était encore importante au 14éme siècle avant de décliner rapidement au cours du 15eme siècle, en dépit du maintien d'arbres plus ou moins isolés, décrits notamment par les explorateurs européens. L'analyse morphométrique des phytolithes de palmier, abondants dans les sédiments pascuans, apparaît comme un moyen de préciser notre connaissance du palmier disparu de l'Île de Pâques, Paschalococos disperta. La comparaison des caractéristiques morphométriques des phytolithes fossiles avec celles des phytolithes extraits de diverses espèces actuelles (Jubaea chilensis, Juania australis, Cocos nucifera, plusieurs espèces de Pritchardia) montre que les assemblages phytolithiques produits par Jubaea chilensis sont les plus proches de ceux retrouvés sur l'île, mais n'exclue pas la cohabitation de plusieurs espèces de palmiers. La constitution d'un référenciel moderne a en outre permis de mettre en évidence des variations des spectres phytolithiques entre les troncs et les organes foliaires de la même espèce.