Consommation et surconsommation de cannabis : apports et limites de l'épidémiologie - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Psychotropes Année : 2007

Consommation et surconsommation de cannabis : apports et limites de l'épidémiologie

Résumé

Cannabis use is widespread in every parts of the French population. Gender, age, school achievement, employement and place of living are the most prominent associated social and demographic factors. On the one hand, levels of use are higher among men, youngsters and unemployed whereas differences according to type of occupation are rather small ; on the other hand, people with high levels of diploma seem to be less frequently regular users than people with poorer level of education. These social factors hide some other aspects of cannabis use, such as lifestyle, sociability and leisure, or personal choices. Most of the cannabis users don't seem to have problems with their use. In the study of regular use, it reveals crucial to distinguish those of the regular users who are in a problematic situation. However, the conception of screening tests for problematic use has been a recent and challenging public health concern. But defining a threshold for effective or future problematic use is a difficult task. The second part of the article describes some of the general aspects of this work and presents some results for France, and their limits. Improvements in the epidemiology of cannabis misuse are to come with the clinical validations of the cannabis screening tests.
L'usage de cannabis apparaît présent dans tous les segments de la population. Le genre, l'âge, le niveau d'instruction scolaire, l'activité professionnelle et la zone de résidence sont les principaux facteurs discriminants. Ainsi, il s'avère plus fréquent parmi les hommes et les jeunes générations, mais aussi, par exemple, parmi les chômeurs, tandis que les différences entre les actifs occupés se révèlent plus faibles. De même, l'expérimentation et les usages occasionnels se révèlent plus répandus parmi les personnes diplômées du supérieur, au contraire des usages plus réguliers. Ces déterminants sociaux permettent de décrire et de rendre compte des usages dans la population, mais ne peuvent suffire à les expliquer ; ils masquent en effet partiellement les opportunités, les choix et les préférences individuelles de consommation de produits psychoactifs et occultent en particulier que les usages sont très nettement liés à une sociabilité et à un mode de vie. Comme le soulignent les usagers lorsqu'ils énoncent leurs motifs de consommation et d'abandon, le cannabis est partie intégrante de la vie de nombreuses personnes qui ne semblent pas en éprouver de difficultés majeures. Dans l'étude de la surconsommation, il convient d'isoler au sein des usages réguliers, ceux qui seraient problématiques. Si l'épidémiologie de la surconsommation de cannabis reste parcellaire, elle a déjà donné quelques résultats qui rejoignent la pratique des acteurs de terrain, tel que le lien fort entre une telle pratique et une entrée précoce dans les usages. Les véritables avancées sont toutefois à venir, lorsque les instruments de mesure de l'usage problématique de cannabis auront été validés tant au niveau épidémiologique qu'en clinique et utilisés dans les enquêtes en population générale.

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halshs-00285202, version 1 (04-06-2008)

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Citer

François G. E. Beck, Stéphane Legleye, Stanislas Spilka. Consommation et surconsommation de cannabis : apports et limites de l'épidémiologie. Psychotropes, 2007, 13 (1), pp.9-32. ⟨10.3917/psyt.131.0009⟩. ⟨halshs-00285202⟩

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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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