Observations sur la nature et la fonction des emprunts conceptuels en sciences du langage
Résumé
On peut voir dans l'usage massif que font les sciences humaines de la métaphore et de l'emprunt aux sciences exactes au mieux une volonté d'objection, au pire une stratégie impressive qui parfois confinerait à l'escroquerie scientifique. Sans prétendre prendre part à cet utile débat, nous proposons ici d'étudier les procédés par lesquels le linguiste Gustave Guillaume (1883-1960) emprunta régulièrement, tout au long du processus de théorisation de sa psychomécanique du langage, des concepts ou des mots (pargois seulement leur signifiant) aux mathématiques, à la biologie et aux sciences physiques. L'étude s'inscrit dans le cadre d'une recherche sur l'analyse linguistique des textes insoirés de la philologie numérique. Parce qu'elle fait la double hypothèse qu'une théorie est un texte et que la théorisation relève de la construction du sens, cette recherche, que nous nommons épistémologie numérique, emprunte ses outils d'analyse et de description à la sémantique textuelle (F. Rastier) et ses techniques d'investigation à la linguistique de corpus. D'un point de vue méthodologique, nous nous focalisons ici sur la restitution de l'intertexte (ou intertexte simulé). Le corpus d'étude comprend le texte intégral et rédigé de 30 conférences prononcées entre 1958 et 1960. L'ensemble fait environ 100 000 mots.
Domaines
Linguistique
Origine :
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