¿Con diablo o sin él? Dos variantes dramáticas sobre la vida de San Isidro, de Lope de Vega
Résumé
Al reescribir, cinco años después de su primera comedia sobre San Isidro, una segunda comedia, o más bien un díptico de dos comedias, sobre el santo patrono de Madrid, Lope de Vega, probablemente para no repetirse demasiado y organizar la materia dramática según un nuevo esquema, hace desaparecer del díptico de 1622 escrito con ocasión de las fiestas de canonización, el elemento principal del trío de los personajes del Mal, el diablo en persona, conservando sólo sus dos criaturas, Envidia y mentira, como dramatis personae. ¿Qué figura del demonio construye el dramaturgo en la comedia de 1617, "San Isidro labrador de Madrid", dedicada a un santo cuyas virtudes principal son su devoción excepcional y su gran humildad? ¿Cómo se reparten los papeles respectivos de los tres agentes del mal en esta primera comedia? ¿Cómo se los utiliza para enaltecer la figura del santo? Y, en la segunda obra del díptico de 1622, "La juventud de San Isidro", qué consecuencias tiene, a nivel de la organización del argumento, la desaparición del elemento central, el diablo? Con esta supresión, nos percatamos de que Lope lleva a su término lógico las opciones dramáticas ya perceptibles en la pieza de 1617, en la cual el papel de Envidia ya era más extenso y desarrollado que el del demonio. También notable, en la pieza de 1622, es la permanencia tenaz de huellas de la presencia del personaje suprimido, como si el dramaturgo no pudiera resignarse a desprenderse de una figura dramática dotada de un potencial dramático tan excepcional.
En réécrivant, cinq ans après sa première pièce sur saint Isidro Laboureur, une deuxième comedia (ou plutôt un diptyque de deux comedias) sur le saint patron de Madrid, Lope de Vega, probablement pour éviter de trop se répéter et pour organiser la matière dramatique en fonction d'un nouveau schéma dramatique, fait disparaître dans la double pièce écrite en 1622, pour les fêtes de canonisation, l'élément principal du trio des forces du mal, le diable en personne, ne conservant, pour mettre à l'épreuve la patience de saint Isidro, que les deux créatures du démon, Envie et Mensonge. Quelle version le dramaturge nous donne-t-il de la figure du diable dans la première pièce de 1617, "San Isidro Labrador de Madrid", consacrée à un saint dont la principale qualité, outre sa dévotion exceptionnelle, est sa grande humilité? Comment se répartissent les rôles respectifs des trois agents du mal dans cette première comedia? De quelle façon sont-ils utilisés pour grandir la figure du saint? Mais aussi, en observant la deuxième comedia, "La juventud de San Isidro", quelles conséquences, sur le plan de l'organisation dramatique, peut-on observer dans la reconstruction de l'argument de la pièce, à la suite de la disparition de l'élément central qu'est le personnage du diable? Il s'avère qu'en supprimant dans la pièce la plus tardive ce personnage, Lope de Vega pousse jusqu'à leur terme logique les conséquences des choix actanciels mis en œuvre dans la pièce de 1617, où le rôle du personnage allégorique d'Envidia était déjà supérieur à celui du Prince du mal. Cependant, la rédaction de la pièce la plus tardive montre des traces tenaces de la présence du personnage effacé, comme si le dramaturge ne pouvait se résigner à gommer une figure aux possibilités dramatiques aussi exceptionnelles.
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