Mélange ethnique et emprunts culturels : leur perception et leur valeur dans l'Athènes classique
Résumé
Les Athéniens de l'époque classique ont généralement déprécié le mélange ethnique et l'ont exclu de leur autoportrait pour en faire un défaut étranger, mais il y eut parmi eux des historiens pour rétablir la part du mélange dans leur passé. La fermeture du corps civique limitait cependant toute mixité dans la pratique contemporaine.
La question des emprunts culturels s'est posée en termes différents, dans la mesure où l'influence d'usages étrangers relève d'un processus plus difficile à contrôler que ne l'est la naturalisation. Contrairement à l'opinion exprimée jadis par Hans Diller, les Athéniens, et plus généralement les Grecs, ont moins redouté le mélange culturel que le mélange sanguin. Certes, les usages étrangers faisaient souvent l'objet d'une appréciation négative, qui voyait en eux une source de corruption des mœurs locales, mais les Grecs y ont souvent vu aussi des facteurs d'évolution et ils ont réfléchi à leurs propres pratiques par confrontation avec celles des autres. Dans la pratique, les Grecs imitèrent des usages étrangers, mais le discours officiel des cités tendit à nier ces emprunts. Alors que les Grecs des diverses cités se targuaient volontiers d'être les inventeurs de leurs propres pratiques, Hérodote les présenta comme de grands imitateurs et semblait considérer comme une valeur positive la faculté d'emprunter avec discernement.
La question des emprunts culturels s'est posée en termes différents, dans la mesure où l'influence d'usages étrangers relève d'un processus plus difficile à contrôler que ne l'est la naturalisation. Contrairement à l'opinion exprimée jadis par Hans Diller, les Athéniens, et plus généralement les Grecs, ont moins redouté le mélange culturel que le mélange sanguin. Certes, les usages étrangers faisaient souvent l'objet d'une appréciation négative, qui voyait en eux une source de corruption des mœurs locales, mais les Grecs y ont souvent vu aussi des facteurs d'évolution et ils ont réfléchi à leurs propres pratiques par confrontation avec celles des autres. Dans la pratique, les Grecs imitèrent des usages étrangers, mais le discours officiel des cités tendit à nier ces emprunts. Alors que les Grecs des diverses cités se targuaient volontiers d'être les inventeurs de leurs propres pratiques, Hérodote les présenta comme de grands imitateurs et semblait considérer comme une valeur positive la faculté d'emprunter avec discernement.
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