Frères et sœurs dans l’Europe du haut Moyen Âge (vers 650 – vers 1000) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Siblings relationships in Europe during the Early Middle Ages (c. 650 - c. 1000)

Frères et sœurs dans l’Europe du haut Moyen Âge (vers 650 – vers 1000)

Résumé

The relationship between brothers and sisters is still a poorly explored field in the social study of family from 650 to 1000. Yet the sibling bond is an essential element of early medieval societies, both in the Frankish and Germanic worlds and in England: in the discourses of the Church, it appears as an ideal. Moreover, in the medieval demographic context, the sibling relationship was often the most enduring: in the face of early parental death and frequent widowhood, it accompanied individuals throughout their lives. Sibling relationships are also a way of looking at gender relations thanks to the latest advances in gender studies. The research is organised around four main themes structured by the crises that the siblings may experience. Firstly, we need to examine the vocabulary and the criteria for determining who is or is not part of a sibling group, and what criteria define the place of individuals within this group. Secondly, it is necessary to identify the conditions under which sibling relationships are shaped. During childhood, parents act to create a group identity among siblings. Then the parents’ death constitutes a first crisis that will redefine the place of each one among his or her brothers and sisters. The third axis aims to grasp the day-to-day reality of sibling relationships. This concerns first of all the question of the distribution of power within aristocratic groups, but also the management of property, in a regime promoting the division of wealth. It is also interesting, within the framework of this theme, to look at the emotional mechanisms that govern sibling relationships, as well as the norms of and deviances to this emotional discourse. Finally, the last axis is devoted to the decay of sibling relationships and the recompositions that can result: wars, widowhoods and the death of a member of the sibling group are revealing moments that can underline the articulation of kinship relations. These last three axes follow the lives of individuals in broad strokes, from birth to death. It is therefore a total history of sibling groups, which goes from the history of power to the history of emotions, from the political to the intimate, from structures to individuals.
Les relations entre frères et sœurs constituent encore un champ mal exploré de l’étude de la famille pour la période allant de 650 à 1000. Pourtant, le lien adelphique est un élément essentiel des sociétés du haut Moyen Âge, tant dans les mondes franc et germanique qu’en Angleterre : dans les discours de l’Église, il apparaît comme un idéal. En outre, dans le contexte démographique médiéval, la relation adelphique est souvent la plus pérenne : face à la mort précoce des parents et à un veuvage fréquent, elle accompagne les individus tout au long de leur existence. Étudier les relations adelphiques est également une manière d’envisager les relations entre hommes et femmes grâce aux dernières avancées dans la recherche sur le genre. La thèse s’organise autour de quatre grandes thématiques structurées par les crises que peut connaître la relation adelphique. Il s’agit tout d’abord d’étudier le vocabulaire et de déterminer qui fait partie – ou non – d’un groupe adelphique, et quels sont les critères qui définissent la place des individus au sein du groupe. Ensuite, il est nécessaire de cerner dans quelles conditions sont façonnées les relations entre frères et sœurs : dans l’enfance, les parents agissent pour créer une identité de groupe parmi les frères et soeurs. La mort de ces parents constitue une première crise qui redéfinit la place de chacun et chacune parmi ses frères et sœurs. Le troisième axe vise à circonscrire les relations adelphiques au jour le jour. Cela concerne tout d’abord la question de la répartition des pouvoirs au sein des groupes aristocratiques, mais aussi la gestion des biens, dans un régime de propriété qui promeut la division du patrimoine. Il est également intéressant, dans le cadre de cette thématique, de s’intéresser aux mécanismes émotionnels qui régissent les relations adelphiques, ainsi qu’aux normes et aux déviances de ce discours émotionnel. Enfin, le dernier axe est consacré au délitement des fratries et aux recompositions qui peuvent en découler : les guerres, les veuvages et le décès d’un membre de la fratrie sont autant de moments révélateurs qui peuvent souligner, en creux, l’articulation des relations de parenté. Ces trois derniers axes suivent à grands traits la vie des individus, de la naissance à la mort. Il s’agit donc de faire une histoire totale des groupes adelphiques, qui va de l’histoire du pouvoir à l’histoire des émotions, du politique à l’intime, des structures aux individus.
Fichier non déposé

Dates et versions

tel-03768012 , version 1 (02-09-2022)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03768012 , version 1

Citer

Justine Audebrand. Frères et sœurs dans l’Europe du haut Moyen Âge (vers 650 – vers 1000). Histoire. Paris 1 - Panthéon-Sorbonne, 2021. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03768012⟩
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