, Le seul lien qu'ils entretiennent est cette rage pour un ennemi commun : l'Occident. Sa vie durant, Genet a éprouvé le sentiment d'être un enfant abandonné. La conscience de l'exclusion qui pèse sur lui explique partiellement son engagement auprès des Black Panthers

. Il-se-retrouve-en-eux and . Qu, ils l'ont accepté tel qu'il est sans chercher à le changer. S'il a aimé prendre part à cette lutte révolutionnaire, c'est sans doute parce qu'il partage avec eux un sentiment commun, la haine du monde blanc. Et « grâce aux révolutionnaires noirs, la politique était une politique libératrice 514 » dont l'objectif est de tenir compte de la différence. Le combat ici est collectif : celui des exclus, quel que soit leur langue, leur race, leur nation. Ainsi, en prenant part à cette révolution, Genet veut sortir de son irréalité de poète

, Sa fascination pour ce mouvement réside également dans leur volonté de s'imposer aux règles et aux lois déjà fixées (interdisant aux Noirs d'avoir les même droits : la scolarité

, Histoire : « Les Noirs en Amérique sont les signes qui écrivent l'Histoire sur une page blanche, ils sont l'encre qui lui donne un sens. Qu'ils disparaissent, les États-Unis pour moi ne seront qu'eux seuls et non le combat dramatique qui, ils tentent de réécrire l

, est la dimension d'anéantissement et de destruction de la race blanche. C'est par sa destruction qu'il peut accéder à sa liberté, car le recours au mal est « l, vol.516

, Au-delà des thèmes peu conventionnels, comme le vol et l'homosexualité, développés par Genet, c'est le travail poétique d'une recherche identitaire qui s'impose chez cet auteur

, Recherche qui ne s'arrête pas au seul acte d'écriture. La première expulsion, au sens freudien du terme, a eu lieu dès l'enfance : « Abandonné à la naissance par sa mère » pousse l'auteur à chercher une communauté où il ne sera plus rejeté. Les Blacks Panthers, d'une certaine manière

E. White-;-«-nrf and . Biographie, La Ténacité des Noirs américains, lettre non datée, p.186, 1993.

J. Genet, L. Captif, . Paris, ;. P. Gallimard, S. Sartre et al., , p.149, 1988.

, je veux dire qui ne se construit pas comme un jeu de massacre dont il serait l'une des têtes, est une imposture 528 . » En d'autres termes, rien ne doit être donné, toute oeuvre artistique ne doit pas être un livre ouvert, dont l'interprétation et le sens sont offerts, il faut chercher au-delà du visible, c'est là tout l'enjeu chez Genet. Genet antisémite ? Assertion totalement erronée, il y a tout le temps une contradiction entre ce qu'il dit et ce qu'il fait ; un moment, il est pour les Palestiniens par son implication auprès d'eux, ce que la réalité laisse percevoir. La fiction de ses oeuvres se heurte à une autre image. Nous avons tenté de faire le pari de visiter l'une de ses oeuvres

. L'antisémitisme, est baser sa discrimination sur un préjugé au sujet de l'infériorité des juifs et lorsque que nous lisons certains passages de ses oeuvres

, Si elle ne se fût pas battu contre le peuple qui me paraissait le plus noble, celui dont l'origine se voulait à l'origine, qui proclamait avoir été et vouloir demeurer jusqu'à la Nuit des temps, la révolution palestinienne m'eût-elle, avec tant de force attirée 529 ? » Avec de tels propos, pourrait-on soutenir qu'il y a de l'antisémitisme dans l'engagement de Genet ? Il reconnaît la supériorité du peuple juif sur les Palestiniens, pouvoir qui n'est plus à démontrer vu qu'il fait référence à « la Nuit des temps » et une supériorité qui n'est pas prête de s'estomper. Si on va plus loin dans notre analyse sur la notion de pouvoir, c'est comme si les Palestiniens, en tenant compte des propos de Genet, s'attaquent à plus fort qu'eux, c'est une guerre perdue d'avance. Revenons encore sur cette notion d'antisémitisme, Les juifs sont perçus comme un peuple qui détient le pouvoir et qui sont coude à coude avec les Palestiniens : «

, Dans ses oeuvres, il se présente comme un paria, un sans famille, il n'est donc pas question pour lui d'être antisémite dans la mesure où il n'appartient à aucun groupe, la notion de race et d'affiliation n'a pas lieu d'être concrètement. S'identifie-t-il aux Allemands ? Aux Palestiniens ? Rien de tel. Il affirme son étrangeté au monde

. C'est-une-entreprise-risquée, car elle remet en cause tout son discours tant les contradictions désarçonnent le lecteur, entre une amitié qui inclut la trahison et une appartenance à un groupe

». «-les-frères-karamazov and N. , , p.213

L. Captif, , p.239

D. Mondiale, L. Retourner-À-cette-terre-promise, and . Palestine, Comment ce retour s'est-il déroulé ? Des penseurs, dont Théodore Herzl, décident de créer un foyer juif : « Les juifs du monde entier devront constituer un fond pour le rachat du sol de la Palestine

, de la part du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration de sympathie suivante pour les aspirations sionistes des juifs qui a été soumise au Cabinet et approuvée par lui : le gouvernement envisage favorablement l'établissement en Palestine, p.539

, La création de cet État juif au sein de la Palestine ne s'est pas passé sans heurts, car les Arabes ont refusé de respecter les décisions prises au XX e Congrès Sioniste : « Dès, 1936.

, Le rapport Peel proposait le partage de la Palestine entre un État juif et État arabe [?] ce plan fut refusé par les Arabes 540 . » Soutenus dans leur projet de création d'un État juif en Palestine, les juifs reçurent l'aide de nombreux pays

, La position de force change de camps, les Arabes de Palestine deviennent minoritaires : « En 1948 et 1949, ils ont quitté nombreux les terres sur lesquelles ils ont vécu pendant des siècles. La création de l'État juif a pour conséquence immédiate de poser le problème des réfugiés 541 . » C'est ce sentiment d'exclusion que Genet partage avec les Arabes de Palestine, 1948.

. La-rencontre-de-genet-avec-ce-peuple-n'est-pas-le-fruit-d'un-pur-hasard, Dans un premier temps, elle se fait sous la forme de la réalisation de son oeuvre, Le Captif amoureux. L'intimité individuelle de l'auteur se reflète dans l'image de ce peuple vagabond et incompris. Genet se reconnaît d'une certaine manière dans cette image de l'écart que véhicule le combat des Arabes en Palestine. Le vide existentiel qu'il manifeste dans ses oeuvres, « J'étais seul et triste 542 », trouve une forme de solution dans ce combat dans lequel il se retrouve

A. Balfour, . Déclaration-de, and . Balfour, , 1919.

D. Bensimon, L. Israéliens-et-palestine, L. Paris, and . 'harmattan, , p.120, 1995.

. Ch and . Weizmann, La Naissance de l'État d'Israël, pp.284-285, 1957.

J. Sartre and S. Genet, découle de sa relation avec autrui, la vie d'un individu ne peut se réaliser que dans l'ouverture au commun que se soit sous la forme de la reconnaissance institutionnelle ou d'une immédiate réciprocité sans garant politique, dans la spontanéité ou non d'un "je", appelé à l'éthique 543 . » S'il se s'approche des Palestiniens, c'est qu'il y a irrémédiablement, à ses yeux, le signe d'une certaine appartenance, c'est qu'il a reconnu des êtres auxquels il est apparenté. Affection psychologique qui découle de son enfance en ébranlant tout autour de lui, p.200

, qu'il a perdu ce qui le retenait à la société. C'est pourquoi, comme le dit Albert Dichy : Le lieu de l'oeuvre de Genet s'énonce, se définit moins par la prison qu'elle représente : un retrait [?], Genet parle toujours de l'autre côté du mur toujours séparé de celui à qui il s'adresse, comme si cette séparation était l'espace même de sa parole

C. Dans-cette-optique and . Qu, il s'engage auprès des Palestiniens afin d'apporter son aide à ses derniers car selon lui, hors de France, il existe des conflits d'une grande ampleur qui demandent sa participation. Genet se place du côté des Arabes parce que « aux yeux de Genet, les juifs c'est le Bien 545 ». L'antisémitisme de Genet est une hantise du Bien, et les juifs étant un peuple de Dieu, ils représentent ce Bien dont il se sent exclu. Il milite auprès des Palestiniens parce qu'il éprouve une haine viscérale pour le Bien, et par la même occasion l'Occident

, Selon lui, « il est tout à fait naturel que j'aille non seulement vers les plus défavorisés, mais aussi vers ceux qui cristallisaient au plus haut point la haine de l'Occident 546 . » Cet engagement doit être perçu comme une forme de révolte, dans la mesure où Genet subvertit son discours et ne laisse paraître que le contraire de ce qu'il pense. Il se sent impliqué dans ce combat. En ceci, il est comme tout auteur engagé, il défend la liberté individuelle, les droits de l'homme et son identité. Autrement dit, certaines valeurs dans lesquelles il se reconnaît, Auprès des Palestiniens, il s'engage dans la lutte revendicative

A. Vannouvong and J. Genet, Les Presses du Réel, p.175, 2010.

A. Dichy and J. Genet, , vol.247, p.41

É. Marty and . Bref-séjour-À-jerusalem, , p.115, 2003.

J. Genet, B. Par-tahar, . Jalloun, and . Genet-À-chatila, , pp.75-76, 1992.

, Chapitre IX : La critique

. Lorsque-le-réel-passe-sous-le-prisme-d'un-langage and . Subversif, Ce mode d'écriture tire ses origines de la société, encore encline à la préservation des valeurs sociales. S'il est vrai que la satire se présente comme un genre dénonçant les vices et les folies des hommes dans une intention purement éthique et didactique

. Dans-notre-cas, Notre Dame-des-Fleurs, Les Particules élémentaires et W ou le souvenir d'enfance. Notre travail consiste à désigner les choix techniques par lesquels les auteurs dévoilent les tares d'une société. Car lorsque l'ordre normal des choses s'inverse et que la décadence prend place, c'est alors que la satire s'emploie à remettre le monde à l'endroit et à rétablir l'ordre originel des choses : celle du monde renversé, Le Journal du voleur

D. Voleur, pour rétablir la vérité sur l'histoire des moeurs et des lois d'une société telle que la France, le narrateur va puiser dans les arcanes d'une société réelle, en invoquant l'arbitraire de ses lois dans un style ironique, saisissant l'argument de l'adversaire (tu es voleur) afin de le ridiculiser. Il est en de même pour les autres qui se placent au même rang. À travers l'histoire de l'île de W et Les Particules élémentaires

, Il est tout à fait évident que la société et l'Histoire offrent les matériaux nécessaires pour laisser transparaître sa révolte, ni philosophiques, elles sont sociales et économiques, vol.553

, On soutient après lui que la littérature n'est que le reflet des réalités sociales transposées dans une oeuvre fictionnelle. On le remarque déjà à partir de la couverture

, On le délivre à tous les vagabonds. À chaque gendarmerie, on le vise 554 . » À travers ce chapitre, nous montrerons l'engagement de Genet pour les bannis de la société et

L. Lecoq, La Satire en Angleterre de 1588 à1603, p.20, 1969.

J. Genet, L. Journal, and . Voleur, , p.103

X. Au, considéraient la société comme une instance aliénante, car elle tenait les hommes en laisse par rapport à certains impératifs qu'elle fixait. L'homme n'était guidé que par les autres et jouait aux jeux de la société, d'où une volonté manifeste de se défaire des règles trop strictes imposées par les lois sociales. Il est de ce fait plus qu, les écrivains, et pour être plus précis les romantiques

, La montée de l'individualisme ne se fait pas attendre, les liens sociaux anciens se défont de plus en plus pour donner naissance à un nouvel ordre. C'est le XX e siècle qui voit le jour et on assiste de manière impuissante à une nouvelle donne

. Le, Développer la chose ainsi, c'est réduire l'individualisme ; il avait été voulu par certains par rapport à une situation ; il avait été mis en avant au siècle des Lumières, non seulement pour donner davantage de place à la personne en tant qu'être libre et égal, mais également pour libérer l'homme de l'autorité de l'Église et de l'État qui l'embrigadaient. Ce qui n'est pas le cas du XX e siècle, où l'individualisme est perçu comme l'anéantissement des valeurs humaines. Ce côté négatif est fortement présent dans nos oeuvres, il sera du côté de la perte des valeurs humaines : La logique de l'individualisme c'est le meurtre, et le malheur. L'enthousiasme qui nous anime dans cette perte est remarquable, aliénant sans aucun principe de sollicitude, autrui devient un obstacle. L'individualisme devient alors le chemin qui conduit vers la liberté, p.555

, On a des personnages en marge, exilés involontairement des autres, tel Jean dans Le Journal du voleur, qui, à première vue, semble avoir des amis de voyage ou de rapt ; mais après analyse, c'est un être seul, sans famille, sans aucune attache, mais nous attribuons cela à la société. Il en va de même pour Bruno et Michel qui sont des êtres isolés, L'assertion citée plus haut ne déroge pas à la règle dans nos romans respectifs

J. Houellebecq-dans-un-entretien-avec, . Jouannais, and . Chr, DUCHATELET : Interventions, pp.48-49, 1998.

, Les deux personnages sont des particules séparées qui n'arrivent pas à s'intégrer à ce nouveau monde de Mai 68 qui prône, d'une certaine façon, la mort de la société traditionnelle : « (...) magiquement, pendant quelques jours, une machine gigantesque et oppressante s'est arrêtée de tourner, dont parle Michel Houellebecq dans Les Particules élémentaires, comme son titre le souligne si bien

. Autrui, un moyen comme un autre d'atteindre son objectif quitte à l'écraser ou à en faire un objet. C'est cette vision que l'on retrouve dans les oeuvres en présence, que les auteurs tentent de reconfigurer. L'individualisme est un fait qui prend des proportions énormes au XX e siècle. À ce sujet, Paul Ricoeur soulève un problème très important, celui de la hiérarchie des classes, qui est surement l'un des facteurs à l'origine de ce phénomène. Elle établit des rapports inégaux entre celui qui se croit supérieur et celui qui se sent faible (sollicitude)

, proche de la hiérarchie animale où la loi du plus fort est la meilleure. C'est cette comparaison que Houellebecq laisse voir dans son oeuvre : « Il est normal que ce soient les individus les plus bestiaux et les plus cruels, ceux disposant du potentiel d'agressivité le plus élevé qui survivent 557 . » Cette image de l'inégalité des rapports entre les hommes est également reprise dans Les Particules élémentaires avec des termes comme l'animal Omega et l'animal Alpha ; là, il est encore question de la bestialité qui se retrouve chez l'être humain. Bien qu'elles aient une description un peu différente, les deux notions développées par Paul Ricoeur sur la hiérarchie des classes se trouvent également mentionnées dans W ou le souvenir d'enfance, sous la forme d'une métaphore : W est une ville olympique, et tout ce qui fait référence à l'olympisme renvoie à deux termes, le plus faible et le plus fort, Cette image de rapports inégaux est illustrée dans La Possibilité d'une île, dans une description sauvage des humains

«. De, Coubertin est l'idéologie la plus raciste ou la plus féroce qui ait été consacrée ; l'institution des Jeux olympiques fonctionne selon un modèle totalitaire

D. Rester-vivant, , p.53, 2006.

M. Houellebecq and L. Possibilité-d'une-Île, , p.476, 2005.

C. , régie par les athéliades qui décident du sort des femmes et des hommes, et par la même occasion, de la conception des enfants. Ce rapport très inégal est accentué par le non-respect d'autrui, le rapport de force, dans cette société est à la base de toute relation. Il va sans dire qu'Autrui est considéré comme inférieur et il s'en

, L'une des raisons que nous avons relevées est sans conteste le sentiment d'infériorité qu'autrui peut ressentir face à son semblable. Ce sentiment est présent dans l'une des descriptions de l'oeuvre, à savoir la douloureuse expérience de Bruno à l'internat qui se fait lyncher par d'autres pensionnaires : « Une nuit de mars 1968, un surveillant l'avait retrouvé nu

, La plupart des garçons, surtout lorsqu'ils sont réunis en bandes aspirent à infliger

, Les individus pourvus de force physique usent de cette potentialité pour asseoir leur pouvoir, sans tenir compte de l'autre. Si l'on suit la logique par anticipation de Houellebecq, la société humaine serait semblable à la société animale où le combat est au centre de la vie et la caractérise. Dans un tel cas de figure, le monde tend à se déshumaniser, ce qui entraîne un individualisme aigu ; même les enfants, dans ce roman, s'arriment d'ores et déjà aux changements axiologiques qui vont suivre, puisque l'année 1968 annonce une révolution et une révolte de la pensée. Houellebecq veut montrer qu'avec l'évolution des moeurs et de la pensée, il y a de fortes chances que l'homme court à sa perte, C'est cette même notion de pouvoir, déjà développée par Paul Ricoeur sur la notion d'inégalité, que l'on retrouve dans Les Particules élémentaires

, Le narrateur la compare aux rapports entre les animaux : « Il estime qu'elle n'a pas lieu d'être et que nous devons la corriger. Les Particules élémentaires aussi bien que les autres ouvrages mis en avant dans notre travail

J. Lecarme and A. Roche, , p.41, 1997.

, Il est toutefois important, avant de rentrer dans le vif du sujet, de comprendre qu'il n'y a pas véritablement de distance entre autrui et le concept d'individualisme, car les deux sont des éléments faisant partie intégrante d'une société régie par des lois et des règles. La première renvoie à une conscience autre que moi et la seconde notion se situe dans la recherche de l'indépendance et de l'autonomie par rapport à un groupe, pour être plus précis, le groupe. S'il n'est plus considéré comme mon alter ego, il s'en suit alors une attitude de repli, une tendance accrue à s'affirmer indépendamment du groupe, Les Particules élémentaires, op.cit., p. 44. ricochet, Houellebecq pointe du doigt le monde contemporain : « Il vécut en des temps malheureux et troublés [?] ses contemporains faisaient plus souvent preuve d'indifférence, voire de cruauté 560

. Le-stéréotype and . Le-prêt-À-porter-de-l'esprit, Notre esprit est meublé de représentations collectives à travers lesquelles nous appréhendons la réalité quotidienne et faisons signifier le monde 561 . » Ce qui revient à dire que le terme de stéréotype est très chargé mais négativement, étant comparable à une grille d'analyse à laquelle l'homme se fie pour se faire une idée de la société qui l'entoure. En d'autres termes, les romans de Michel Houellebecq et Jean Genet mettent en scène non pas le réalisme, c'est-à-dire la réalité issue de la société, mais le réalisme subjectif, donc une réalité perçue par une catégorie d'individus. En dehors de l'aspect physique

, individu s'est débarrassé de la religion qui l'embrigadait ; il est libre d'agir selon son bon vouloir, car le rôle de la religion devient moins important. C'est là où l'on assiste à une large diffusion d'une nouvelle morale qu'on peut appeler individualisme sexuel et qui est à l'image du monde moderne, où l'infidélité n'est plus prohibée. La liberté d'avoir plusieurs relations est acceptée, on ne l'a qualifiera pas de relation amoureuse, le terme est trop prétentieux et peut prêter à confusion, l'amour n'y a pas sa place. C'est ce caractère de repli sexuel, Chez Michel Houellebecq, l'individualisme prend plusieurs formes : la première est d'abord d'ordre sexuel

, La société contemporaine est beaucoup centrée sur certains critères, tels que la beauté, la jeunesse et la force, ce qui, de loin, n'est pas un trait de caractère partagé par les personnages 560 Ibid, p.7

R. Amossy, Les Idées reçues, sémiologie du stéréotype, op.cit, p.84

, Si on peut pousser notre analyse plus loin, on dira que Perec cherche à démonter qu'une telle société, à savoir les dirigeants de l'île de W, au lieu de s'en tenir au seul fait de créer une distance entre les hommes, cherchent à porter atteinte à l'humain, en l'homme, dans la mesure où c'est la violence qui est au centre de tout. Les hommes comme les femmes ne témoignent entre eux d'aucune solidarité

, L'île de W est un système social mis en place pour dépouiller l'homme de son humanité et aussi pour le détruire. La destruction est inscrite sur deux registres, il n'est donc plus question de reniement de l'homme, mais de sa mort. C'est dans cette optique que Judith Klein, lors de son analyse sur W ou le souvenir d'enfance, s'est penchée sur des termes un peu similaires au nôtre

. Le, La réduction de l'individu à un être entièrement conditionné, à un "paquet de réflexes conditionnés" qui ne réagit plus qu'à l'expérience du choc 566 . » Telle était la nature solitaire de l'enfant habitué à vivre dans le rêve, pour éviter d'être confronté à la réalité. Mais malgré cette fuite

, Tel est le problème majeur soulevé par Houellebecq, il nous décrit une société vile, préoccupée par le pouvoir et par l'argent, c'est l'ère du vide, où le moi prime plus que tout. À ce sujet, Gilles Lipovetsky entremêle deux concepts dans un bloc identique, p.567

, il est plus que frappant qu'en terme de définition, ils sont similaires : le culte du Moi. Il opère dans la même lignée que Houellebecq, où l''individualisme a fait de l'homme, au XX e siècle, un être seul, sans repères, jeté dans le vide total : « L'individualisme, jusqu'à une date récente, s'est trouvé barré dans son expansion par des armatures idéologiques dures

J. Klein, , p.147

, Individualisme : Qui montre de l'individualisme dans sa vie, dans sa conduite, p.752

G. Lipoveteskil and L. , Ère du vide, essai sur l'individualisme contemporain, op.cit, pp.35-36

, Si l'homme n'a plus d'impératifs religieux et institutionnels à respecter

, question d'engagement envers l'autre, il y a une totale dégradation de l'être moral, de l'être social. Les gens vivent tellement en retrait dans Les Particules élémentaires que leur fin est similaire. Christine, Annabelle et Bruno ont une triste fin, le suicide, car ils n'arrivent pas à vivre dans ce nouveau monde de valeurs

, La mort de la religion et des institutions n'est pas sans conséquence, elle engendre d'abord des personnes sans aucune valeur, ce qui a pour effet d'engendrer des êtres isolés. À propos de cette seconde moitié du XX e siècle

. «-l'incroyance-postmoderne and . Le-néo-nihilisme-n'est-ni-athée, En effet, les valeurs supérieures telles que la morale, le respect de l'autre, l'intégrité? ne sont plus mises en scène, ce sont les nouvelles valeurs telles que le libéralisme sexuel, l'individualisme qui sont davantage mises en avant, elles sont d'autant plus l'objet d'une parodie, qu'elles sont reconfigurées. Cet humour noir qui évoque la tragédie de l'existence humaine est également présent chez Houellebecq : « L'humour ne sauve pas, l'humour ne sert en définitive à peu près à rien. On peut envisager les événements de la vie avec humour pendant des années, dans certains cas, on peut adopter une attitude humoristique pratiquement jusqu'à la fin, mais en définitive la vie vous brise 571 . » Autrement dit, le fait de faire le pitre ou de mettre de l'humour dans son oeuvre ne change rien. La perte des valeurs reste un fait d'actualité qui fait corps avec la société qu

, Au lieu de présenter un narrateur lucide et sain d'esprit, c'est davantage un auteur, à l'image de ses personnages névrosés

, C'est le procès des temps modernes que tente d'illustrer Houellebecq à travers les protagonistes, mais il est sans conteste le nôtre, nous qui sommes uniquement préoccupés par le plaisir, les loisirs et la capitalisation de masse au détriment des rapports humains. Ses 570 Ibid, p.40

M. Houellebecq, Cet auteur, à travers ses romans, tente de dire son exclusion, sa souffrance intérieure. Il veut faire de son combat une quête identitaire collective. Son combat est également hors de l'espace de fiction, c'est une lutte pour le droit à l'existence, qu'importent la sexualité, la couleur et l'appartenance à une religion. Nous avons, dans l'oeuvre de Genet, un sens toujours à reconstruire, une vérité qui ne dit pas son nom, qui se laisse saisir hors de l'image première qui vient à l'esprit. Ses personnages ne sont que des pions dont il use pour critiquer les lois arbitraires de la société qui voudrait que tous les individus se conforment à un prototype bien fixé. L'ironie, dans l'oeuvre de Genet, est que la prison est détournée de son image conventionnelle, elle est métaphorique, c'est-à-dire re-figurée. Du coup, elle pousse le lecteur à ne pas suivre la logique que le texte impose, c'est et une enfance solitaire 582 . » et « Toute ma jeunesse j'ai observé le monde les sourcils joints 583 . » C'est la nature renfermée de l'enfant qui est mise en avant, et d'une certaine manière sans le dire ouvertement, Genet l'attribue à l'Assistance Publique qui interdisait à un enfant de porter le nom de la famille qui l'avait recueilli et adopté, un fait dont Genet n'a pas cette spoliation, il fallait trouver un moyen pour palier à cela : En effet, tout jeune, dit-il j'ai compris très vite que dans la vie tout était bouché pour moi, Les Particules élémentaires, op.cit., p. 100. règles, leur étroitesse, leur précision, sont de la même essence que l'étiquette d'une cour royale 575 . » Le narrateur du Journal du voleur brosse une description succincte de la prison : « Quand j'arrivais après en avoir connu dix autres où je ne passai que quelques nuits à la prison de Souchak (frontière italienne), on m'enferma dans une cellule où nous n'étions peut-être que vingt 576

, Le premier s'inscrit dans l'ordre du repliement : il se sait, déjà très jeune, condamné à être sujet de rejet à cause de l'origine de sa naissance. L'enfant se retrouve dans l'horizon d'un avenir « bouché ». L'expression « bouché » vient souligner l'étendue de la situation, appelée à ne point évoluer. C'est le regard d'un adolescent qui se place sous le signe d'un enfant voué à une prison secrète. On remarque alors comment l'enfant prend congé de son enfance plus tôt que prévu

, Il ne faut pas envisager les lieux clos comme des prisons, la solitude en fait partie, ils prennent la coloration d'un rempart de protection. C'est notamment cette notion d'évasion que l'on retrouve constamment dans Notre-Dame-des-Fleurs : « Par le plafond de l'école du village, tel un voleur traqué, Culafroy s'évadait [?] La classe finie, il rentrait à la maison la plus proche de l'école, lui était évité ainsi de participer aux mystères vaudous des écoliers délivrés, Ce qui pousse l'enfant à développer un système de défense qui n'est rien d'autre que les lieux clos

, L'enfermement est ici voulu à l'issue d'une situation comme mécanisme de défense, pour éviter de se remémorer des souvenirs douloureux. Il essaie tant bien que mal de fuir sa réalité à lui, celle de son absence de famille. Ses camarades de classe ont hâte de rentrer chez eux pour

, Le Journal du voleur, p.277

, Pompes Funèbres, op.cit, p.51

R. Entretien, . Wisembart, . Ch, and . Barrada, , p.280, 1986.

O. Notre-dame-des-fleurs, retrouver leur famille, ce qui n'est pas son cas. La chambre sera alors une forme de substitution ; d'un lieu de recueillement, elle sera, dans une moindre mesure, la métaphore de l'apophtegme monacal, p.75

, Le deuxième niveau d'analyse est que loin de s'en tenir au seul fait d'avoir fait de lui un homme enfermé, vivant en retrait, l'Assistance Publique veut inculquer à l'enfant la notion de socialisation, en lui enseignant, par l'instruction qu'il a reçue, à faire partie intégrante d'une échelle de hiérarchisation, tel qu'il le signale dans son entretien. Qu'il soit comptable ou fonctionnaire, rien ne va modifier son statut, il restera un enfant sans identité, sans famille

, Toute oeuvre littéraire est engagée quand elle prend toujours pour référent le réel en vue de mettre en exergue des idéaux communs dans lesquels chacun se reconnaît. C'est précisément dans ce sens que nous avons jugé utile de relier Genet aux exclus. Toute sa poétique fait référence à ce côté d'exclusion. Dans toutes les images qui renvoient aux exclus : les pauvres, les voleurs et les homosexuels, Genet se revendique au nom d'une appartenance à un monde non normé : Me voulant hors d'un monde social et moral dont la règle d'honneur me paraissait imposer la rectitude

. Il-se-reconnaît-traître, Mal que Genet se range parmi toutes les figures de l'écart. À travers sa production littéraire, notamment Notre-Dame-des-Fleurs et Le Journal du voleur, il pose de véritables problèmes comme la pauvreté et la mendicité : « Pourquoi aviez-vous volé ce cuivre ? Le détenu : c'est la misère Monsieur le président, le président : ce n'est pas une excuse 587 . » Il y a tant de situations qui expliquent cette exclusion ; pour Genet, c'est de se retrouver sans famille qui fait de lui un mendiant, c'est la pauvreté

, Nous couchions quelquefois six sur un lit sans drap et dès l'aube nous allions mendier 588

J. Genet and L. P. Funèbres, , p.45

J. Genet, L. Journal, and . Voleur, , p.114

, Sa lutte est celle des bannis de la société, bannis auxquels il croit appartenir à cause de son exclusion originelle (sans attaches affectives) : « Je n'allais pas au hasard des routes. Mon chemin était celui de tous les mendiants 589 . » L'ambition de Genet est de démontrer aux lecteurs, par la subversion de l'écriture, le côté polémique de la chose par le biais de l'imaginaire. Derrière la perversion et l'érotisme de ses oeuvres, p.19

C. , « Il était trop tard, me disais-je encore. C'est quand j'étais bien vêtu, quand j'avais une montre et des chaussures luisantes que je pouvais être leur égal, maintenant c'est trop tard, je suis une cloche 590 . » Dans le cas contraire, vous êtes bannis. Et ce qui oriente particulièrement cette pensée polémique est véhiculée dans cette oeuvre, découle des institutions, notamment celles des lois des hommes que Genet tente de remettre en cause. Voler c'est bien, trahir c'est mieux, être homosexuel c'est encore mieux

, en demeure pas moins que son objectif est de s'acharner à déchoir le monde qu'il représente, c'est à ce titre que le narrateur déclare être dans l'insécurité dans la société dans laquelle il évolue : « Ainsi me déplaçais-je dans un univers énigmatique car il avait perdu le sens pratique, j'étais en danger 591 . » Tous les procédés d'écriture mis en place par Genet vont dans l'optique d'une satire, d'une critique virulente de la société et de ses lois

G. Picon, P. De-la-nouvelle-littérature-française, and G. Paris, logiques, il marque une rupture entre lui et sa famille et la religion juive, p.155, 1975.

, Ici, on reste toujours dans la suggestion et les allusions, il nous revient de chercher la réalité historique tapie dans la seconde partie, puisque le lecteur nous soumet au jeu de cache-cache. Il est davantage question de remplacer les points de suspension, les non-dits et l'absence des souvenirs du traumatisme causé par cette boucherie humaine dont il a hérité, et dont il doit à tout prix rendre compte, bien qu'il cherche à éviter de le dire : « Ce n'est pas comme je l'ai longtemps avancé, l'effet d'une alternative sans fin entre la sincérité d'une parole à trouver et l'artifice d'une écriture préoccupée de dresser ses remparts 598 . » En effet, la partie dédiée à l'autobiographie ouvre de manière irréversible la porte sur l'Histoire, sur la mort, en donnant une voix à la fiction. Rien n'est donné dans W ou le souvenir d'enfance. L'auteur nous invite à faire le trajet avec lui vers l'innommable : La Shoah et le fonctionnement des camps. L'horreur prend progressivement forme, sous forme allégorique, telle est l'ambition de Perec. C'est à ce propos qu'Isabelle Dangy déclare : « Au fur et à mesure que le récit autobiographique progresse, il intègre de plus en plus fréquemment et progressivement, des notations, même brèves, même sous forme de négation, en rapport avec la guerre et son évolution 599 . » Nous constatons l'effondrement du lien filial par un détour onomastique qui veut que tout le monde ait un nom français pour éviter d'être déporté. C'est le cas notamment de l'enfant Perec qui ne comprend pas pourquoi il est le seul dans sa famille à porter le nom de Perec au lieu de Peretz. Il y a également la fascination qu'il éprouve à l'égard des jouets faisant référence à la guerre qui lui rappellent les circonstances de la, Ce qui lie l'auteur aux événements historiques de ce temps et ce qui fait de lui un potentiel témoin, c'est notamment sa judaïté qu'il partage avec ses cousins et la ville de Villard-de-Lans qui, jadis, a été le lieu d'affrontements, mais également de la hantise de l'enfant : « J'ai passé la guerre dans les différentes pensions de Villard-de-Lans 597 . » C'est cette Seconde Guerre Mondiale et ses rafles qui ont eu raison de son enfance dénaturée

I. Dangy, É. Ou-le-souvenir-d'enfance, and G. Perec, , p.91, 2002.

, On verra comment la guerre est davantage présente dans le texte fictionnel, à travers la tenue de certains habitants, faisant penser à l'uniforme allemand : « La tenue des hommes, un survêtement gris frappé dans le dos d'un immense W en blanc 601 . » Le rapport à la guerre ne se limite pas à ce seul élément. Le narrateur a volontairement voulu souligner le caractère discriminatoire de W, une manière de catégoriser les gens, p.48

. De-là, On les reconnaît à ce qu'ils n'ont pas de W sur le dos de leurs survêtements, mais un large triangle d'étoffe blanche, cousu la pointe en bas 602 . » Au fur et à mesure qu'ils rentrent dans la danse des compétitions infernales, les plus performants se font une place, ils revêtent le vêtement frappés du W blanc, c'est un statut particulier qui fait de l'ancienne victime un futur bourreau. Un statut qui n'est pas définitif, c'est là que réside toute la complexité des lois de W. Perec s'amuse à jouer de cette réversibilité, pour montrer le caractère inhumain de W. Que ce soit pour le bourreau ou la victime, ce sont les mêmes effets, la finalité reste inchangée. On reconnaît, sans être un critique et un connaisseur de Perec, que la barbarie n'a de forme que derrière le sadisme de la situation, naît un véritable clivage entre les oppressés et les conquérants. Malgré ce clivage, il existe des sous-groupes, surtout du côté des oppressés. Ils sont d'abord des victimes quand ils arrivent : « On les appelle les novices

, ils tissent comme dans la lecture que j'en fais, je sais que se trouve inscrit et décrit le cheminement parcouru, le cheminement de mon histoire et l'histoire de mon cheminement 603 . » Nous devons toujours garder à l'esprit que lire Perec n'est pas une entreprise aisée. Il faut lire dans les lignes, hors des lignes et par-delà les lignes, pour déceler la vérité, en d'autres termes, ne pas disloquer les parties quand il s'agit de trouver du sens. Lorsque nous lisons la partie fictionnelle dans une première approche naïve, W est une île dédiée au culte du sport, rien n'a d'importance que les aptitudes physiques des uns et des autres : « W est aujourd'hui un pays où le sport est roi, une nation d'athlètes où le sport et la vie se confondent en un magnifique effort : La fière devise 604 . » Le narrateur nous laisse penser, de prime abord, p.96

, ouverture des Jeux olympiques en 1936 à Berlin, où au lieu de faire le salut d'usage comme il est de coutume pour les athlètes, c'est le salut hitlérien qui a pris le dessus, ce qui nous renvoie directement à l'évocation de l'île de W. La fascination pour le sport est présente chez les athlètes de W, et les athlètes allemands ont cela en commun, la domination sur les autres : servir à promouvoir la domination sur les autres races par l'entremise des performances physiques. Ce qui nous amène à penser que l'oeuvre de Perec n'est rien d'autre qu'une « allégorie du nazisme 608 », entendue par là comme « proposition à double sens [?] par lequel on présente une pensée sous l'image d'une autre pensée, propre à la rendre plus sensible et plus frappante que si elle était présentée directement 609 ». On va s'attacher, dans la partie fictionnelle, à mettre en corrélation « la nouvelle Olympe

, Le lecteur est très vite conscient du changement de décor. Dès l'entrée du chapitre 36, c'est la descente aux enfers, les remparts assez solides de l'amnésie volent en éclat. Il est plus qu'urgent d'aller contre son amnésie et d'écrire l'indicible : « Quelle que soit la précision des détails vrais ou faux que je pourrai y ajouter, l'ironie, l'émotion, la sécheresse ou la passion dont je pourrais les enrober [?] j'écris parce que nous avons vécu ensemble 610 . » La deuxième option s'avère être le meilleur choix pour l'adulte qui ne, Bien que Perec ait dressé des remparts dans l'écriture pour dissimuler la réalité, la vérité dissimulée dans l'écriture émerge progressivement

. Histoire, est pas anodin pour l'écrivain du renouveau. À travers l'écriture de contrainte, l'oulipo, il cherche, à travers les fragments de discours, à produire entre les phrases, les chiffres, les mots, des effets de sens que seules leurs relations sont susceptibles de créer

, Le premier est sans conteste la date charnière de l'ouverture des Jeux olympiques par Hitler

A. Roche, Commentaire de W ou le souvenir d'enfance, op.cit, p.146

. Hitler, . Le, and . Qu, inhumain, tant les habitants ne vivent que pour courir sans fin : « Courir. Courir sur les cendrées, courir dans les marais, courir dans la boue. Courir, sauter, lancer les poids. Ramper. S'accroupir, se relever 611 . » Une gymnastique digne d'un feuilleton noir. Les êtres sont aliénés ; dès lors, l'horreur va crescendo. Le sport, au chapitre 39, est révélé sous son véritable angle. L'île ressemble plus à l'enfer qu'à un lieu de vie, le sport devient un supplice : « La vie de l'athlète de W n'est qu'un effort acharné, incessant, la poursuite exténuante et vaine de cet instant illusoire où le triomphe pourra apporter du repos 612 . » Le sort des athlètes est déjà scellé

, Le destin de l'être humain reste inchangé, c'est une illusion de croire à une survie, dans la mesure où son destin dépend de ceux qui ont fixé les règles d'un tel idéal sportif

, En lisant W ou le souvenir d'enfance, Perec nous invite à faire un saut dans le passé : « C'est une machine à laquelle le lecteur doit collaborer pour assister à l'insupportable, à cette vérité qui n'est pas dite et qu'il doit prendre en charge 613 . » Tel est le rôle de l'allégorie, comprendre que la guerre a ce côté dévalorisant, car elle ôte à l'homme son côté humain. W ou le souvenir d'enfance, c'est l'horreur réinventée à travers le sport, car nous avons, dans le chapitre 36, deux camps, le premier étant celui qui décide du droit de vie et de mort sur le second : Il y a deux mondes, celui des Maîtres et celui des esclaves. Les Maîtres sont inaccessibles et les esclaves s'entre-déchirent [?] L'un des traits ultimes de la société de W est que l'on interroge sans cesse le destin

, Le lien est finalement fait dans ce chapitre, l'absence de précision constatée par rapport à la vérité qui n'est pas dite : « L'Histoire et sa grande hache » trouve écho à travers W qui est l'image métaphorique de la réalité, les athlètes de W sont conscients de leur mort prochaine, ils vont même jusqu'à personnifier la mort, On voit alors la fiction et le récit autobiographique qui, jusque-là, n'entretenaient pas de lien logique entre eux, p.217

. Ibid,

. Ph and . Lejeune, La Mémoire et l'oblique, op.cit, p.66

, En effet, en s'entre-déchirant, il est fort probable que dans cette lutte, c'est le plus fort qui a de fortes chances de vivre, mais sa survie est-elle également assurée dans une ville où les lois changent au gré des Maîtres ? Le chapitre 36 a en commun avec l'enfance de Perec le fait qu'elle marque sa naissance, mais c'est également une démarche symbolique liée à l'absence. Le chapitre 36 est à l'origine de sa souffrance, p.218

, Le chapitre 36 n'est pas le seul qui renvoie à la réalité. Il y a également l'évocation de la

, Au terme d'une compétition entre quatre frères, dont au terme d'une course, le vainqueur sera couronné d'une branche d'olivier. L'imaginaire fait place à la réalité en 770 avant J-C, en l'instituant comme épreuve sportive en Grèce, organisée tous les 4 ans, pour calmer la colère des dieux à travers le sacrifice d'animaux, mais également en gardant allumées les torches par des jeunes filles vierges pendant toute la période des Jeux qui équivaut à cinq jours et où aucune femme

W. Avant-d'établir-un-parallélisme-entre and . La-grèce, Il en va de même pour les femmes en Grèce. Le terme de gynécée désigne l'appartement privé des femmes. Mais ce qui est frappant dans le texte de Perec est la manière dont elles sont traitées. Le narrateur nous fait comprendre qu'elles sont mises en retrait pour être protégées des hommes, W, elles sont concentrées dans un lieu précis, les gynécées : « Les femmes de W sont tenues dans les gynécées pour les protéger des hommes 616

, supérieure par Hitler, il fallait donc recourir à une tuerie planétaire pour vider la terre des indésirables, c'est cette image qui est reprise dans W, p.167

, Perec attribue toute cette atrocité à la Grèce qui est la source de tous les maux. Il cherche dans tous les regards les responsables de sa souffrance d'avoir grandi sans parents

. Lui-même-se-présente-Également-en-tant-que-responsable, . Dans-la-mesure, and . Où, pendant longtemps, il a cru que sa naissance a coïncidé avec l'entrée d'Hitler en Pologne, à savoir le 7 mars 1936 ; ce qui n'est pas possible, vu que la guerre n'a pas commencé en 1936 mais 3 ans plus tard, sa déclaration est donc à nuancer : « Coup de théâtre à Berlin ! Le pacte de Locarno est dénoncé par le Reich ! Les troupes allemandes

. Autriche, De fil en aiguille, le décor est posé. W est sans conteste une reproduction de la Seconde Guerre mondiale, du conflit à l'échelle mondiale qui n'est pas sans conséquences aussi bien pour l'humanité en général et pour Perec en particulier

, Hitler qui voulait un monde sans juifs. La guerre est inscrite partout, elle se greffe jusqu'à l'imaginaire de l'auteur au travers duquel l'enfant Perec refait un voyage dans l'Histoire pour vivre inconsciemment la guerre à laquelle on a soumis son peuple et dire de manière détournée les atrocités de la guerre qui ont privé de nombreux enfants juifs de leur identité et par la même occasion d'une famille. La guerre a fait des traumatisés à vie, des sans-familles, des sans repères, des orphelins : « On changeait de lieu, on allait dans une autre pension ou dans une autre famille. Les choses et les lieux n'avaient pas de nom ou en avaient plusieurs, les gens n'avaient pas de visage, Le monde a assisté impuissant à la déchéance de l'être humain, réduit à un matricule par les Allemands, car il ne répondait pas au nouvel idéal de vie d

L. , les différents visages et les multiples déplacements ne sont pas sans conséquence pour un enfant qui a besoin de stabilité pour se construire et non de passepasse fréquents auxquels l'enfant est livré toute sa vie. Cette situation est imputée au génocide juif ; ils étaient dans l'obligation de se déplacer pour fuir l'ennemi et les enfants étaient 618 Ibid, p.37

, entraînés dans cette course infernale contre la mort. C'est cette instabilité que l'on retrouve dans le roman de Perec. Il manque plusieurs matériaux à l'auteur pour retranscrire son histoire, son écriture est à l'image de son auteur, c'est-à-dire fragmentaire et non fixée : « Cette écriture non liée, faite de lettres isolés incapables de se souder entre elles pour former le mot 620 . » 620 Ibid, p.97

, Genet, quant à lui, à travers Notre-Dame-des-Fleurs et Le Journal du voleur, a su mettre en lumière l'indicible par le verbe, c'est en ce sens que Sartre déclare que « le verbe doit réaliser le non en oui, transformer le fait en valeur et le réel en apparence 622 ». Genet ne se limite pas à sublimer les choses, il a procédé également par la transposition des dimensions ; le haut et le bas ont été inversés, la laideur et la beauté ont subi ce même effet de contagion. Nous avons montré, par le biais de l'esthétique subversive de l'oeuvre, que les mots et les choses ont un double sens et une double portée. Dans Le Journal du voleur et Notre-Damedes-Fleurs, l'auteur a matérialisé cette image de dualité ; il est de même pour Perec dont le fantasme enfantin de la ville de W va révéler

. Le, . Dans-son-esthétique-comme-le-bien, and . Le-mal, Le Mal investit alors le domaine littéraire, faisant sortir l'écrivain de sa monotonie. La particularité de Genet et de Houellebecq est d'avoir su parler, sans détour langagier, des infamies et de les sublimer sur le plan de l'écriture. Le Mal qui éclate dans la plupart de nos textes se transmue en Bien chez Genet. Perec, quant à lui, le métaphorise et Houellebecq l'ironise. Ce qui fait que la dimension scripturale emprunte un brouillage, une dissémination des formes à l'intérieur desquelles s'effectue la visée signifiante des oeuvres. Cette conversion dans l'esthétique de la subversion n'était pas un travail fortuit, c'est une invitation à se libérer de tous les impératifs qui limiteraient le champ d'action de l'écrivain. En effet, l'art n'a pas de parti pris, il est dépossédé de toute éthique. Les images démesurées que Genet laisse transparaître dans ses oeuvres sont faites à dessein, car « le monde moral est dans les mots (?) pour finir tous les mots se sacrifient au seul mot de beauté 623 ». La beauté en littérature réside dans la manière dont les choses sont dites. En ce sens

J. Sartre and S. Genet, , p.445

, de distance et la confusion chez le lecteur, c'est ce à quoi s'attache son esthétique. La présence d'un « je » dans le récit ne renvoie plus nécessairement à une oeuvre autobiographique, comme il était de coutume. Il nous invite à nous détacher de nos anciennes habitudes de lecteurs, p.623

, Ce sont la singularité de ces auteurs et leurs innovations qui font la richesse de leurs romans

, Dans ces deux romans, les personnages ont endossé l'identité des auteurs, mais c'est mal connaître l'art du mentir-vrai et celui du camouflage chez les deux. À aucun moment, il n'a été question de raconter la vie de Perec sur le mode autobiographique. On a face à nous un Perec muet, dont le pacte autobiographique n'a été respecté à aucun moment du récit. Il ne dit rien, il ne suggère rien, le récit est figé et ne tend nullement à évoluer. C'est un « je » craintif qui joue à cache-cache avec le lecteur ; il veut que lecteur le trouve et construise tout seul une histoire dont il ne connaît pas le début, Perec, c'est sans doute la subtilité avec laquelle ils nous laissent penser que nous sommes en présence d'oeuvres autobiographiques

, Au moment où il retrouve la mémoire et que les souvenirs sont là, rien n'est encore donné

C. , Le mensonge est sans cesse présent ; il donne une information et par la suite il revient la contredire. Son autobiographie est à son image, toujours à la recherche de l'imposture, il a inséré volontairement des erreurs dans le but de se démarquer et de faire parler de lui. Mais il faut noter que toutes ces incohérences ne viennent pas enlever aux romans le charme qu'ils dégagent. C'est une autobiographie d'un genre nouveau qui fonctionne sous le modèle d'un trompe-l'oeil, Genet comme Perec cherchent d'une certaine façon à dire le monde

. Le-texte-devient-la-matière-prétexte-du-rêve, Ce qui laisse aux auteurs la possibilité de revisiter le genre autobiographique ; fantasmée, truquée et dénaturée, il n'en demeure pas moins que la vérité est là

. Inventer,

. Notons, . Aussi, and . Genet-qui-s'est-lancé-dans-le-pari-risqué-de-créer-une-légende, qui sera conforme à l'idée qu'on se fait de lui : « Par légende », écrit-il, « je n'entendais pas l'idée plus au moins décorative que le public connaissant mon nom se fera de moi, mais l'identité de ma vie future avec l'idée la plus audacieuse que moi-même et les autres, après ce récit, s'en puissent former 624 . » Consciemment ou inconsciemment, Genet cherche toujours à créer des personnages qui sont dans l'excès, auréolé d'un peu de rappel de lui. De l'indécision de sa naissance, sans famille et sans repère filial, va naître se besoin de se construire un univers autre qui n'a aucun ancrage à la norme, son génie s'alimente de l'excès de la démesure. Démesure et hyperbole qui répondent à un désir de combler l'espace vide, celui de l'absence comme cela a été le cas de Perec

, Il va sans dire que le travail de lecture dans les ouvrages étudiés fait toute la subtilité, dans le sens où le travail a été double ; à la difficulté de lire s'est ajouté le problème de décodage, problème pour lequel les trois auteurs ont laissé le soin au lecteur de démêler le fil rompu du sens. Pour une compréhension globale, rien ne doit être laissé de côté

, En dépit du fait que certaines de nos oeuvres paraissent, au premier abord, comme une production pour soi, toute oeuvre est engagée ; c'est par la lecture qu'on a cette possibilité de dévoiler et de créer à la fois, de dévoiler en créant, de créer en dévoilant, voilà où demeure tout l'enjeu de l'écriture. L'esthétique subversive est le motif détourné dont usent les auteurs pour dire le monde et ses travers ; il a été question de voir comment esthétique et thématique le traduisent. Il est aussi question de saisir que la notion de mobilité renvoie à une forme

, Le Journal du voleur, p.233

, Pendant que Perec raconte l'histoire de son peuple disséminé, Genet, fidèle à son attrait pour le Mal, s'est rangé du côté des Palestiniens car ils s

. Israéliens, Cette vision subversive n'est en rien sa prise de position, il faut toujours le lire hors des images trompe-l'oeil qu'il renvoie. Il s'engage auprès d'eux parce que comme lui

, Au terme de notre analyse, nous avons pu démontrer que littérature et réel, fiction et réalité, sont intimement liés. C'est ce à quoi nous renvoie l'écriture du début du XX e siècle qui n'est rien d'autre que la représentation miniaturisée du monde, de la société pour être plus précis. Par-là, nous entendons un monde mis en livre que nous avons parcouru feuille après feuille dans l'univers romanesque de Perec, Houellebecq, sans oublier Genet. Bien que les matériaux utilisés et le sens soient à chaque fois codés, À travers ces trois auteurs, nous avons tenu à montrer qu'à chaque siècle et situation d'énonciation correspond un style adapté, le thème de l'esthétique subversive se greffe au romanesque en présence. Les thèmes aussi bien que les procédés utilisés reflètent largement les XX e et XXI e siècles, les auteurs ne font plus confiance aux canons hérités des siècles précédents

. Au-terme-de-notre-analyse, car à chaque situation langagière correspond une écriture capable de rendre compte d'une situation, bien que certains thèmes tels que l'homosexualité ne soient plus perçus comme de la démesure mais plus comme de la normalité, il ressort que la subversion esthétique est un fait propre aux XX e et XXI e siècles

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P. Partie,

I. Chapitre, L'absence comme subversion de sens???????????????, p.22

I. , La représentation de la femme???????????????????, p.25

I. , Le subcontraire de la laideur et du mal????????????????

I. I. Chapitre,

D. Partie, La poétique subversive comme quête identitaire???

I. V. Chapitre and ?. .. , , p.115

. Iv, Le rapport à autrui?????????????????????????, vol.128

, IV.3. Fragment, une écriture singulière???????????????????, p.137

V. Chapitre and . .. De, , p.151

V. , La littérature vers un jeu de construction : puzzle?????????????, p.152

, L'écriture a-conventionnelle ou l'entrecroisement des genres?????????, p.161

V. I. Chapitre and . ?. Le, , p.183

, Le narrateur et la question du « Je »??????????????????, p.184

. Vi, Autobiographie ou autofiction????????????????????, p.194

?. .. Troisième-partie.-l'errance-Énonciative-d'une-Écriture-engagée,

V. Chapitre and . .. Portrait-d'une-société-décadente????????????, 208 VII.1. La mobilité moteur de sens?, p.210

. Vii, Les enjeux autour de la question du mal et de la sexualité, p.220

V. Chapitre, Une aventure singulière au pluriel???????????????, p.235

. Viii, Lutte pour les Black Panthers????????????????????, p.237

, IX.1. Individualisme????????????.??????????????, vol.264

. Ix, Satire de la prison?????????????????, p.273

. Ix, La Shoah et ses conséquences?????????????????????, p.282

. Conclusion???????????????????????????????, , p.293

. .. Bibliographie?????????????????????????????, , p.305

. .. Index??????????????????????????? and . .. ????, , p.312

, Table des Matières???????????????????????????, p.315