La dimension spatiale de la violence conjugale - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2019

The spatial dimension of domestic violence

La dimension spatiale de la violence conjugale

Evangelina San Martin
  • Fonction : Auteur

Résumé

By adopting a “meso” view focused on gender relations in public space, the gender geography shows that sexism against women is operating as a method of areas control. Although part of this trend of geography, this thesis adopts a “micro” view focused on conjugal relationships. It treats the issue of domestic violence’s power effects on the way that female partners live their own space. We constructed a research process built on the “standpoint” epistemology and an ethnographic approach. The data collected with this process including participant observation in a women’s shelter, semi-structured interviews, discussion groups, mapping workshops with women survivors of domestic violence and interviews with key professionals. The analyzed data shows that domestic violence circulates and fits into all the spaces, contributing to the domestic rationale whereby female partners are assigned to the domestic sphere and limited to a traditional role. Moreover, this type of violence reduces for women the opportunities to frequent some areas and limits their commitment in the social play. Loss of spatial skills and abandonment of spaces could be a consequence. This leads to a depletion of diversity for the benefit of a male appropriation of private and public spaces and a female domestic place. Beyond domestic violence policies and the social accompaniment set up to support women in recovering their spatial skills after separation, this research thesis paper wondering how the spaces settlement could prevent from this phenomenon. Its stresses on the relevance of building some spatial continuities between the private sphere and the public sphere, minimizing the breaks in order to promote the co-presence and inter-knowledge within habitants and prevent from social isolation. Furthermore, the mapping of shared spaces in neighborhood reinforces the diversification of the frequented areas and a women's contribution to the rules of collective governance near their home. The articulation of these elements contributes to a deconstruction of gender roles and enhances an areal citizenship, a necessary tool to prevent from violence against women and especially domestic violence.
En adoptant un regard « méso » centré sur les rapports sociaux au sein des espaces publics, la géographie du genre montre que les actes sexistes qui y ont lieu à l’encontre des femmes fonctionnent comme une régulation spatiale. Tout en s’inscrivant dans ce courant de la géographie, cette thèse adopte un regard « micro » centré sur les rapports conjugaux. Elle s’intéresse aux effets de pouvoir provoqués par la violence conjugale sur les manières d’habiter les espaces par les partenaires féminines. En prenant appui sur l’épistémologie du « standpoint » et sur une démarche ethnographique, nous avons construit un dispositif de recherche. Celui-ci a permis la constitution d’un matériau composé par des observations participantes effectuées au sein d’une association spécialisée dans l’accueil et l’accompagnement de femmes victimes de violence, des entretiens semi-directifs, des groupes de parole, des ateliers de cartographie auprès de femmes ayant vécu la violence conjugale et des entretiens auprès de professionnel·les. L’analyse de ce matériau nous montre que la violence conjugale circule et inscrit, dans l’ensemble des espaces, la logique de la domesticité selon laquelle les partenaires féminines seraient assignées à la sphère domestique et cantonnées à un rôle traditionnel. De plus, cette violence réduit les lieux susceptibles d’être fréquentés, ce qui diminue les possibilités de s’engager dans le jeu social et, en conséquence, participe d’une perte des habiletés spatiales et d’une déprise spatiale des partenaires féminines. Il se produit ainsi un appauvrissement de la mixité au bénéfice de la masculinisation des espaces privés et publics et d’une féminisation des espaces domestiques. Au-delà des politiques publiques existantes en matière de lutte contre la violence conjugale et de l’accompagnement social effectué pour soutenir la reprise spatiale des femmes après la séparation, cette thèse interroge la manière dont l’aménagement des espaces peut contribuer à prévenir et à lutter contre ce phénomène. Elle souligne la pertinence de tisser des continuités spatiales entre la sphère privée et la sphère publique, et de minimiser les ruptures afin de favoriser la coprésence et l’interconnaissance entre les habitant·es et prévenir l’isolement social. Par ailleurs, la planification des espaces partagés à l’échelle du voisinage vient en appui d’une diversification des espaces fréquentés et d’un investissement des modalités de gouvernance collective à l’échelle proche du domicile. L’articulation de ces aspects participe d’une déspécialisation des rôles de genre et encourage une citoyenneté spatiale, condition nécessaire pour prévenir les violences faites aux femmes en général, et conjugales en particulier.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)
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Dates et versions

tel-02898938 , version 1 (25-08-2020)

Identifiants

  • HAL Id : tel-02898938 , version 1

Citer

Evangelina San Martin. La dimension spatiale de la violence conjugale. Géographie. Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, 2019. Français. ⟨NNT : 2019BOR30031⟩. ⟨tel-02898938⟩
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