Du financement du cinéma et de l’audiovisuel à la consolidation d’une politique culturelle européenne : Une stratégie alliant gouvernance participative et revendication de la diversité - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2016

From film and audiovisual financing to the consolidation of a European cultural policy : A strategy combining participatory governance and claim of diversity

Du financement du cinéma et de l’audiovisuel à la consolidation d’une politique culturelle européenne : Une stratégie alliant gouvernance participative et revendication de la diversité

Résumé

We intend to highlight the sociopolitical process of building an European film and audiovisual industry by addressing through the issue of European funds that areMEDIA and Eurimages. We use two complementary working methods : an analysis of the European pressreleases on funding programs and objectives, and also a questionnaire survey of European producers of the sector.Several main lines emerge from this reflection. It appears that European funding for the sector have been an opportunity for the creation and implementation of a cinematographic cultural policy. At the same time, it promoted an entire industrialized business area of cultural production. The latter is measured with quantitative economic indicators, but can also be measured with qualitative tools concerning the cultural influence, effectiveness in European cohesion or effectiveness in building a European cinematographical identity perspective that we suggest as evolution. Politicians entered the game and valued the industry in order to better finance culture, since the cultural field is difficult to defend. It also emerges a division of producers into three categories. The pan-European who are satisfied. Even if they find the procedure rather complicated, they would not change anything in substance. Eurosceptic, nationalist producers who voluntarilyisolate themselves and denigrate funds they do not know. Volunteers producers, that would like to obtain the funds and make European co-productions, but do not have the critical mass required for access. Finally, this research reveals an European cinema which can be defined as aconglomerate of European nationalities, whose strengths are precisely the cultural,linguistical and aesthetical diversity, recognized even outside of Europe.Through the cinematographical and audiovisual sector, the European Union adopts an imaginary and an identity conveyed on screen. A strong cultural dominance canbe distinguished : that of the arthouse films. They register a good transnational movement, and their socio-cultural heritage is prevailing. Behind the cinema and audiovisual field actually hides a challenge of a differents cale : the European identity, based on its diversity, made with added cultural exceptions.We conclude by emphasizing that the European Union is using cinematographicaland audiovisual industry as an excuse to build and consolidate an European cinemathrough national cinemas and their specificities. Europe is funding the project methodology and the “technique" to achieve the ultimate aim of creating anEuropean cohesion and there fore identity, through the vehicle of the most powerful imaginary : the film. All this in a subversive way in order to have the support of all countries which preserve their cultural prerogatives, protecting Europe fromstandardization.
Nous nous proposons de mettre en évidence le processus sociopolitique de construction d'une industrie cinématographique et audiovisuelle européenne en abordant la question par l'entrée des financements européens que sont MEDIA et Eurimages. Nous utilisons deux méthodes de travail complémentaires : une analyse des communiqués de presse européens sur les programmes de financement et leurs objectifs, et d'autre part une enquête par questionnaire auprès des producteurs européens du secteur.Plusieurs lignes de force se dégagent de cette réflexion. Il apparaît en effet que les financements européens pour ce secteur ont été une opportunité pour la création et l'implémentation d'une politique culturelle cinématographique. Mais en même temps, elle a favorisé la rentabilisation de tout un secteur industrialisé de la production culturelle. Cette dernière est mesurable avec des indicateurs économiques quantitatifs, mais peut aussi être mesurée avec des outils qualitatifs portant sur le rayonnement culturel, l'efficacité dans la cohésion européenne ou l'efficacité dans la construction d'une identité cinématographique européenne que nous suggérons comme perspective d'évolution.Les politiques sont entrés dans le jeu et ont valorisé l'industrie pour mieux financer la culture, puisque le domaine culturel est épineux à défendre.Il émerge aussi une répartition des producteurs en trois catégories. Les paneuropéens qui sont satisfaits, et même s'ils trouvent la procédure un peu lourde, ils n'y changeraient rien sur le fond. Les eurosceptiques, producteurs nationalistes qui s'isolent volontairement et qui dénigrent des fonds qu'ils ne connaissent pas. Les producteurs volontaires, qui souhaiteraient obtenir les fonds et faire des coproductions européennes, mais qui n'ont pas la taille critique requise pour y accéder. Enfin, cette recherche fait apparaître un cinéma européen pouvant se définir comme un conglomérat de nationalités européennes, dont les points forts sont justement la diversité culturelle, linguistique et esthétique, reconnue en dehors même du territoire européen. A travers la cinématographie et l'audiovisuel, l'Union Européenne se dote d'un imaginaire et d'une identité véhiculée à l'écran. On peut y distinguer une dominante culturelle forte : celle des films art et essai. Ils connaissent une bonne circulation transnationale, et une dominante socioculturelle et patrimoniale. Derrière le champ du cinéma et de l'audiovisuel se cache en réalité un enjeu d'une toute autre envergure : l'identité européenne, qui se fonde sur sa diversité, faite d'exceptions culturelles additionnées. Nous concluons en soulignant que l'Union Européenne se sert de l'industrie cinématographique et audiovisuelle comme prétexte pour construire et consolider un cinéma européen à partir des cinémas nationaux et de leurs spécificités. L'Europe finance la méthodologie de projet et la "technique" pour atteindre un but ultime : la création d'une cohésion européenne et par conséquent une identité, à travers le vecteur de l'imaginaire le plus puissant : le cinéma. Tout cela de manière subversive, afin d'avoir l'adhésion de l'ensemble des pays, qui conservent leurs prérogatives culturelles, protégeant l'Europe de la standardisation.
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Citer

Raluca Ioana Calin. Du financement du cinéma et de l’audiovisuel à la consolidation d’une politique culturelle européenne : Une stratégie alliant gouvernance participative et revendication de la diversité. Sociologie. Université d'Avignon, 2016. Français. ⟨NNT : 2016AVIG1158⟩. ⟨tel-01950627⟩
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