La méthode expérimentale par assignation aléatoire: un instrument de recomposition de l'interaction entre sciences sociales et action publique en France? - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2014

Randomized controlled trials: rearranging the interaction of social sciences and public action in France?

La méthode expérimentale par assignation aléatoire: un instrument de recomposition de l'interaction entre sciences sociales et action publique en France?

Résumé

The start of the XXIst century witnessed an unprecedented use of randomized controlled trials to assess public programs across the world. This scientific method has been championed as the most rigorous to assess the impact of public intervention. It has promoted the use of scientific evidence by policy makers through the evidence-based policy movement. Therefore, this method is to be understood as a social institution whose aim is to organize a joint learning between policy actors and scientists. The study of this interaction is the core of this dissertation, which analyzes how stakeholders’ memberships to their respective strategic action fields drive this method's use in France. Through the execution of this method, we observe a range of different institutional sites. They are testimonies of the opposing practices, interests and learning patterns of the actors involved. This dissertation analyses 15 case studies of this method's implementation in France. It reveals the inherent tensions at work in its use on new social programs, and challenges this method's ability to produce a joint learning between policy actors and scientists.
Depuis le début des années 2000, le recours à la méthode expérimentale par assignation aléatoire pour évaluer les dispositifs publics connait un essor mondial sans précédent. Cette méthode scientifique est présentée par ses promoteurs comme la plus rigoureuse pour estimer l’impact d’une intervention ainsi que la mieux à même de favoriser la prise en compte des preuves scientifiques par les décideurs politiques. Son utilisation dans le cadre de l’evidence-based policy nous amène à considérer cette méthode comme un instrument, une institution sociale, visant à organiser un apprentissage commun entre les acteurs de l’action publique et les acteurs scientifiques. L’observation de cette interaction constitue le coeur de ce travail de recherche. Ce dernier étudie comment l’inscription de ses parties prenantes dans leurs champs d’action stratégiques respectifs conditionne l’usage de cette méthode sur le territoire français. Celle-ci se décline alors, en une variété de sites institutionnels témoignant des oppositions entre les pratiques, les intérêts, et les modèles d’apprentissages des acteurs la composant. Notre analyse de 15 études de cas de son utilisation sur le territoire français, révèle les tensions inhérentes à l’application de cette méthode sur de nouveaux dispositifs d’intervention sociale, et questionne ses capacités à produire un apprentissage commun entre acteurs de l’action publique et acteurs scientifiques.
Fichier principal
Vignette du fichier
thèse expérimentations A. Devaux-Spatarakis.pdf (4.91 Mo) Télécharger le fichier

Dates et versions

tel-01234599 , version 1 (09-09-2015)
tel-01234599 , version 2 (27-11-2015)

Identifiants

  • HAL Id : tel-01234599 , version 1

Citer

Agathe Devaux-Spatarakis. La méthode expérimentale par assignation aléatoire: un instrument de recomposition de l'interaction entre sciences sociales et action publique en France?. Science politique. Centre Emile Durkheim – science politique et sociologie comparatives, UMR5116, 2014. Français. ⟨NNT : 2014BORD0218⟩. ⟨tel-01234599v1⟩
912 Consultations
4718 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More