Henri Pichette et le « trésor » de l’enfance : de la collecte au poème - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers de Littérature Orale Année : 2022

Henri Pichette and the “treasure” of childhood: from collecting to poetry

Henri Pichette et le « trésor » de l’enfance : de la collecte au poème

Céline Pardo

Résumé

In the work of the poet Henri Pichette, there are a few texts that borrow their form directly from children's oral traditions: nursery rhymes and formulets in the final version of Les Épiphanies (the rewriting of which began in 1965), “enfantines” published on the fringe of the work itself (in Cahiers Henri Pichette in 1991 and 1995), and “rimettes and amusettes” in Les Ditelis du rougegorge (posthumous book published in 2005). These forms, which the poet took up from the mid-1960s onwards, after his stay in Canada, are to be seen in relation to his passionate study, from the same period onwards, of popular languages, patois and dialects, but also of folklorist works in which he collected in particular all that related to the figure of the robin in terms of names, sayings, popular expressions, mimologisms or legendary tales. He himself conducted various field surveys on this bird from the end of the 1970s. From this bird, which has become for him a veritable object of devotion, both spiritual and poetic, Pichette engages his writing in a poetics of “childhood”, aiming not only to revive the ancestral beliefs contained in the language, but also to return to the reader the lost “treasure” of childhood: this enchantment before words which, from simple playful or erudite pleasure, can also lead to a mystical re-enchantment of reality.
On relève dans l’œuvre du poète Henri Pichette quelques textes empruntant directement leur forme aux traditions orales enfantines : des comptines et des formulettes dans la version finale des Épiphanies (dont la réécriture est entamée en 1965), des « enfantines » publiées en marge de l’œuvre proprement dite (dans les Cahiers Henri Pichette en 1991 et 1995), des « rimettes et amusettes » dans Les Ditelis du rougegorge (livre posthume paru en 2005). Ces formes qu’investit le poète à partir du milieu des années 1960, après son séjour au Canada, sont à mettre en relation avec son étude passionnée, à partir de la même époque, des parlers populaires, des patois et des dialectes, mais aussi des travaux folkloristes dans lesquels il recueille en particulier tout ce qui se rapporte de noms, dictons, expressions populaires, mimologismes ou récits légendaires à la figure du rouge-gorge. Lui-même conduit différentes enquêtes de terrain sur cet oiseau dès la fin des années 1970. À partir de cet oiseau devenu pour lui un véritable objet de dévotion, tant spirituel que poétique, Pichette engage son écriture dans une poétique de l’« enfance », visant non seulement à ranimer les croyances ancestrales contenues dans la langue, mais aussi à rendre au lecteur le « trésor » perdu de l’enfance : cet enchantement devant les mots qui, de simple plaisir ludique ou érudit, peut aussi conduire à un réenchantement mystique du réel.
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Citer

Céline Pardo. Henri Pichette et le « trésor » de l’enfance : de la collecte au poème. Cahiers de Littérature Orale, 2022, 88, pp.17 - 38. ⟨10.4000/clo.8879⟩. ⟨halshs-03840540⟩
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