Peut-on rendre compte du caractère (dis)harmonieux d’une forme de vie professionnelle ?
Résumé
The end of the 20th century and the beginning of the 21st century are marked by a new
relationship to work, a so-called “post-materialist” relationship aimed at reconciling professional activities, quality of life and subjective well-being (Méda and Vendramin, 2010 ). This raises the question of the relationship to work and, more precisely, to work that allows one to do “good” while doing it. It is this report that this research paper attempts to investigate.
From a theoretical point of view, this communication is anchored in a culturalist anthropology (Chaliès, 2019). She borrows the postulate according to which the realization of the work contributes to the construction of the professional subject, in other words the subjectivization, by relations of subordination then emancipation with the practices adopted by the members of its community. It also participates in its development by defending the postulate according to which the trace of a successful subjectivization can be read in the evolutionary form that life takes on shaped by the flow of professional experiences. To support the heuristic character of this postulate, this paper also reports on an original methodology allowing, by its mixed character, to study the vital (« Lifeforms ») and cultural dimensions of the form of professional life (« Forms of life ») (Ferrarese and Laugier, 2018).
Targeted empirical results are presented to establish the heuristic character of the theoretical postulate constructed and to illustrate the methodology employed. Based on subjective data collected during self-confrontation interviews and physiological data relating to sleep quality and heart rate variability, episodes of professional (dis) harmonious life form are detailed.
La fin du XXème et le début du XXIème siècle sont marqués par un nouveau rapport au
travail, rapport dit « post-matérialiste » visant à faire concilier les activités professionnelles, la qualité de vie et le bien-être subjectif (Méda et Vendramin, 2010). Se pose alors la question du rapport au travail et, plus précisément, à un travail permettant de se faire « du bien » tout le faisant. C’est ce rapport que s’attache à investiguer cette communication de recherche.
D’un point de vue théorique, cette communication s’ancre dans une anthropologie culturaliste (Chaliès, 2019). Elle lui emprunte le postulat selon lequel la réalisation du travail participe à la construction du sujet professionnel, autrement dit la subjectivisation, par des rapports de subordination puis d’émancipation aux pratiques adoptées par les membres de sa communauté. Elle participe aussi à son développement en défendant le postulat selon lequel la trace d’une subjectivisation aboutie se lit dans la forme évolutive que prend la vie façonnée à l’occasion du flux des expériences professionnelles. Pour appuyer le caractère heuristique de ce postulat, cette communication rend compte, en outre, d’une méthodologie originale permettant, de par son caractère mixte, d’étudier les dimensions vitales (« Lifeforms ») et culturelles de la forme de vie professionnelle (« Forms of life ») (Ferrarese et Laugier, 2018).
Des résultats empiriques ciblés sont présentés pour asseoir le caractère heuristique du postulat théorique construit et illustrer la méthodologie employée. Sur la base de données subjectives recueillies lors d’entretiens d’autoconfrontation et de données physiologiques relatives à la qualité du sommeil et à la variabilité de la fréquence cardiaque, des épisodes de forme de vie (dis)harmonieuse de professionnels sont détaillés.
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