Corps impénétrables et nonnes entremetteuses - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2022

Impenetrable bodies and matchmaking nuns

Corps impénétrables et nonnes entremetteuses

Résumé

The “stone women” shinü 石女 are characters making frequent appearances in Ming and Qing novels and plays. Women with impenetrable or even absent vaginas, they are sometimes likened to the hermaphrodites erxing zi 二形子 capable of alternately adopting a female or male identity, but are most often described as “eunuch women” ci taijian 雌太監, incomplete beings. When the stories venture to explain what brought them to this state, they are said to be generally paying the price of bad karma, that of faults committed in their previous existences or inherited from the misconduct of their parents. If some stories, like the “A Country codger’s words of exposure” by Xia Jingqu夏敬渠 or the eighth tale from the “Twelve Towers” by Li Yu李漁, show us the “healing” of a shinü, recovering a normal female body by a process which is similar to a slow thawing or a brutal unblocking, other stories make them becoming Buddhist or Taoist clerics. These “nuns who wouldn’t be”, often put their ascetic powers at the service of the fertility of other women. It is in this context that such heroines, often characters of erotic comedies, meet those of Buddhist or Taoist hagiographic accounts of female religious careers.
Les « filles de pierre » shinü 石女 sont des personnages faisant de fréquentes apparitions dans les romans et pièces de théâtre des Ming et des Qing. Femmes au vagin obturé voire même absent, elles sont parfois rapprochées des hermaphrodites erxing zi 二形子 capables d’adopter tour à tour une identité féminine ou masculine, mais sont le plus souvent décrites comme des « femmes eunuques » ci taijian 雌太監, êtres incomplets. Lorsque les récits s’aventurent à expliquer ce qui leur a valu cet état, elles sont dites en général payer le prix d’un mauvais karma, celui de fautes commises lors leur existences antérieures ou de l’inconduite de leurs parents. Si certains récits, comme les « Francs propos d’un vieux rustre » de Xia Jingqu夏敬渠 ou le huitième conte des « Douze tours » de Li Yu李漁 nous montrent la « guérison » d’une shinü, retrouvant un corps féminin normal par un processus qui s’apparente à un lent dégel ou un brutal débouchage, d’autres récits les font entrer dans les ordres. Ces nonnes malgré elles mettront alors bien souvent leurs pouvoirs ascétiques au service de la fertilité d’autres femmes. C’est dans ce cadre que de telles héroïnes, souvent personnages de comédies érotiques, rencontrent ceux des récits hagiographiques bouddhiques ou taoïstes sur les carrières religieuses féminines.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-03774326 , version 1 (10-09-2022)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03774326 , version 1

Citer

Vincent Durand-Dastès. Corps impénétrables et nonnes entremetteuses : Destins romanesques de la fille de pierre (shinü 石女). Gladys Chicharro; Stéphane Gros; Adeline Herrou; Aurélie Névot. Le Féminin et le religieux: Mélanges offerts à Brigitte Baptandier, L'Asiathèque, pp.95-133, 2022, Empreintes chinoises, 978-2-36057-301-1. ⟨halshs-03774326⟩

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